Un robot analyse un cerveau
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Les gestionnaires de fonds ESG scrutent l’utilisation de l’intelligence artificielle, craignant que des incidents aient des conséquences dévastatrices.

L’expérimentation de l’intelligence artificielle (IA) fait naître de nouveaux risques qui doivent être pris en compte dans la mise en oeuvre des facteurs ESG.

L’exposition à l’IA représente désormais un « risque à court terme pour les investisseurs », affirme Marcel Stotzel, gestionnaire de portefeuille basé à Londres chez Fidelity International, dont les propos sont rapportés par Bloomberg. « Il suffit d’un seul incident pour que quelque chose se passe mal et l’impact matériel pourrait être important. »

La crainte du gestionnaire de portefeuille est que des systèmes d’IA se mettent à adopter des comportements « voyous » avec des conséquences dramatiques. Il a cité l’exemple d’avions de combat dotés de systèmes d’apprentissage automatique.

Or, le secteur de l’ESG est davantage tourné vers les firmes technologiques que la moyenne. Et ce sont ces firmes technologiques qui sont les plus utilisatrices de l’IA. Cela génère une dépendance accrue du secteur de l’ESG envers l’IA. Les risques liés à l’IA sont donc susceptibles de bousculer davantage les investissements ESG que les autres.

La caisse de retraite des employés de la Ville de New York a annoncé récemment surveiller activement l’utilisation de l’IA par les sociétés qui figurent dans son portefeuille d’investissement. Le fonds souverain de la Norvège, une des plus grandes caisses de retraite au monde, a fait part des mêmes préoccupations.

Les inquiétudes portent notamment sur l’amplification des préjugés raciaux et sexistes, ainsi que sur l’utilisation abusive des données personnelles, la désinformation lors des campagnes électorales, et les licenciements massifs que pourrait engendrer l’automatisation.