Québec n’est « pas fermé » à l’idée d’étudier certaines pistes pour augmenter la protection des participants de régimes de retraite à prestations déterminées lors de la faillite de leur employeur.

La semaine dernière, le premier ministre François Legault s’est dit « peut-être ouvert » à instaurer au Québec un mécanisme permettant de garantir le paiement d’une partie des prestations perdues par les retraités.

Le premier ministre a démontré ce signe d’ouverture alors que les retraités des six quotidiens régionaux de Groupe Capitales Médias ont convergé vers Montréal pour manifester devant le siège social de Power Corporation. Ils accusent leur ancien propriétaire de ne pas prendre ses responsabilités concernant les régimes de retraite du groupe.

Les retraités de GCM veulent que le Québec s’inspire de l’Ontario en créant un fonds de garantie des prestations de retraite. Dans la province voisine, cette protection peut atteindre 1500 $ par mois.

« On peut être ouverts à regarder ça, a indiqué François Legault au Devoir. Mais il reste que ce serait encore un peu s’ingérer dans une entreprise privée », a-t-il ajouté.

« Je ne suis pas fermé à l’idée de le regarder pour l’ensemble des entreprises, a-t-il poursuivi. Est-ce qu’on peut en faire plus pour protéger les fonds de pension des employés ? Je ne suis pas fermé à l’idée. »

Le mois dernier, le ministre des Finances, Éric Girard, avait pourtant rejeté la proposition des retraités de GCM, en affirmant que la création d’un fonds de garantie serait trop coûteux pour les employeurs. En Ontario, ce fonds est en effet financé par des cotisations versées par les promoteurs de régime. Le niveau de ces cotisations varie en fonction de la santé financière des régimes.

Avec un déficit de 65 M$, les régimes de retraite de Groupe Capitales Médias affichent un ratio de solvabilité compris entre 75 % et 78 %. En cas de faillite, les retraités verraient donc leur rente amputée de 25 % à 30 %.