Le gouvernement du Québec n’a pas l’intention de mettre sur pied un fonds d’indemnisation pour protéger les participants de régimes de retraite dont le promoteur déclare faillite, rapporte Le Journal de Montréal.

Le ministre des Finances, Éric Girard, n’a pas retenu cette suggestion émanant des retraités de Groupe Capitales Médias. « Le ministre a refusé notre demande sous prétexte que cela coûterait trop cher aux employeurs », a expliqué au quotidien Pierre Pelchat, porte-parole de l’Association des retraités du journal Le Soleil.

L’Ontario est la seule province au Canada à offrir une telle protection à ses citoyens. Créé en 1980, le Fonds de garantie des prestations de retraite est un système d’assurance qui verse jusqu’à 1 500 $ par mois aux retraités qui doivent composer avec une rente amputée en raison de la faillite de leur ex-employeur. Le fonds est financé grâce à des primes payées par les promoteurs. Le montant de celles-ci varie en fonction de la santé financière du régime.

Grâce à ce fonds, une grande partie des employés ontariens de Sears n’ont subi aucune perte de revenu lorsque l’entreprise a fait faillite. Des systèmes semblables existent également aux États-Unis et au Royaume-Uni. La FTQ et d’autres syndicats militent pour que cette protection soit étendue ailleurs au Canada.

Refus de Power Corporation

Les employés et retraités de Groupe Capitales Médias craignent de devoir se contenter de prestations réduites si les six journaux du groupe venaient à fermer. Avec un déficit de 65 M$, les régimes de retraite de Groupe Capitales Médias affichent un ratio de solvabilité compris entre 75 % et 78 %. En cas de faillite, les retraités verraient donc leur rente amputée de 25 % à 30 %.

Ceux-ci ont récemment demandé à Power Corporation, ancien propriétaire des six quotidiens de Groupe Capitales Médias, de conserver la responsabilité des régimes de retraite, comme elle l’a fait avec celui de La Presse.

Dans une lettre adressée aux retraités, Power Corporation a expliqué ne pas se sentir « liés contractuellement » et donc, ne pas avoir l’intention de garantir les régimes de retraite de Groupe Capitales Médias.

Les entreprises intéressées à reprendre les activités des six quotidiens ont jusqu’à jeudi pour déposer leur offre. Le syndic, PwC, annoncera celle choisie la semaine prochaine.