Selon les données du plus récent sondage de Question Retraite et de la Régie des rentes du Québec, les travailleurs québécois âgés entre 25 et 44 ans éprouvent beaucoup de difficulté avec la notion d’épargner en prévision de leur retraite. Près d’un travailleur sur trois (31 %) voit l’épargne comme une privation. Ce taux est significativement plus bas chez les 25 à 29 ans (25 %) mais, paradoxalement, ce groupe est aussi celui qui possède le moins d’épargne.
Près de 40 % des travailleurs trouvent qu’épargner pour la retraite est décourageant, car les montants nécessaires sont trop élevés. Pourtant, 81 % des travailleurs sont optimistes face à leur situation financière à la retraite.
De plus, presque la moitié (45 %) des travailleurs n’ont pas vraiment d’idée du montant qu’il leur faudrait épargner pour maintenir leur niveau de vie actuel à la retraite et 54 % des répondants disent n’avoir jamais consulté afin de recevoir des conseils sur la planification financière de leur retraite. Selon Question Retraite, le manque de connaissance et d’intérêt à ce sujet est hautement préoccupant, car savoir quel montant d’argent l’on doit accumuler en vue de la retraite est l’un des éléments essentiels d’un bon plan de retraite.
« Encore une fois, les données du sondage démontrent que la pensée magique est encore bien présente chez les Québécois et Québécoises de moins de 45 ans. Lorsque l’on sait qu’en général une personne a besoin de 70 % de son revenu annuel brut moyen des trois dernières années de travail afin de maintenir son niveau de vie à la retraite et que les régimes publics ne couvrent qu’un maximum de 40 % de cette somme, il y a lieu de se demander comment plusieurs Québécois pourront subvenir à leurs besoins une fois à la retraite? », de déclarer la présidente de Question Retraite, Mme Jocelyne Houle-LeSarge.
« S’ils ne posent pas dès maintenant les gestes essentiels à une planification adéquate de leur retraite, bon nombre de travailleurs québécois pourraient compromettre leur sécurité financière à la retraite. Certes, l’idée de planifier sa retraite est présente dans la tête des gens, mais l’épargne étant la base de tout, il faut passer de l’intention à l’action et poser des gestes concrets en ce sens », ajoute Mme Houle-LeSarge.
Retarder l’âge de leur retraite
Par ailleurs, le même sondage révèle que plusieurs travailleurs québécois de 25-44 ans prévoient retarder l’âge de leur retraite et même continuer à travailler au-delà de 65 ans.
La proportion des travailleurs de 25-44 ans qui prévoient prendre une retraite à l’âge de 65 ans est passée de 22 % en 2003 à 35 % en 2011. À l’inverse, la proportion de ceux qui prévoient prendre leur retraite à 55 ans a diminué de presque la moitié, de 24 % en 2003 à 14 % en 2011. Au total, l’âge pressenti de la retraite a augmenté de près de 2 ans, passant de 59,4 en 2003 à 61,3 ans en 2011.
En outre, l’idée de travailler au-delà de 65 ans est jugée acceptable pour la moitié des répondants. Les hommes y sont plus favorables que les femmes alors que l’idée semble acceptable pour 52 % d’entre eux contrairement à 53 % des femmes pour qui cette idée est inacceptable.
Pour Question Retraite, ces données révèlent un changement majeur dans la perception que les travailleurs ont de leur propre retraite. Ou bien les travailleurs ont le pressentiment qu’ils devront travailler plus longtemps pour accumuler assez d’argent pour vivre une retraite confortable ou la retraite est de moins en moins vue comme une fin en soi, mais plutôt comme un changement dans le rythme et les habitudes de travail. « Manifestement, le rêve de la retraite à 55 ans est de moins en moins présent dans l’esprit des 25-44 ans », de terminer, Mme Jocelyne Houle-LeSarge.