L’utilisation de l’IA générique par les travailleurs peut saper leur motivation intrinsèque et accroître leur sentiment d’ennui. 

On se doute bien qu’il n’y aura pas de retour en arrière de l’intelligence artificielle (IA) générative dans les organisations, au vu de ses capacités à accroître la productivité et la créativité.

Cependant, ces gains de performance sont accompagnés de coûts psychologiques importants, selon quatre études menées en Chine par des chercheurs de l’École de gestion de l’Université de Zhejiang auprès de 3 500 participants, rapporte Harvard Business Review.

Les études se sont penchées sur l’évolution psychologique des participants quand ils revenaient à une tâche sans assistance par l’IA, après avoir bénéficié de cette assistance. La motivation intrinsèque des participants a chuté en moyenne de 11 % lorsqu’ils ont dû faire ce travail sans être accompagné à nouveau par l’IA. Et leur ennui a augmenté de 20 %.

En revanche, les participants qui n’avaient jamais utilisé l’IA ont conservé une stabilité psychologique dans leur travail.

Les chercheurs expliquent ces résultats par le fait que l’utilisation de l’IA élimine souvent les aspects cognitivement stimulants du travail, ceux qui nourrissent l’intérêt et la satisfaction personnelle. Elle réduit aussi le sentiment de contrôle, qui est un facteur clé de la motivation.

Pour éviter ce déclin de la motivation, les organisations sont appelées à favoriser la co-création entre le travailleur et l’IA. Il s’agit d’encourager les employés à enrichir la production initiée par l’IA.

Les tâches devraient aussi être rendues plus engageantes, en alternant les tâches assistées par l’IA et les tâches créatives réalisées en autonomie.

Les organisations devraient clarifier le rôle de l’IA en expliquant comment elle assiste les travailleurs, sans les remplacer. Elles devraient également aider leurs employés à utiliser l’IA avec discernement, de manière à renforcer leur autonomie et leurs compétences.