France Gervais / Travailleuse sociale

L’arthrite est une maladie chronique qui touche des millions de Canadiens, près d’une personne sur 5. Il existe une centaine de formes d’arthrite dont l’arthrose et l’arthrite inflammatoire. L’arthrite inflammatoire se distingue de l’arthrose puisque l’inflammation, plutôt que l’usure du cartilage, est à la source des lésions articulaires.

L’arthrite inflammatoire est une maladie systémique ou le système immunitaire attaque par erreur les articulations et les tissus sains.  Si elles ne sont pas détectées et traitées rapidement, l’arthrite de type inflammatoire, dont l’arthrite rhumatoïde, l’arthrite psoriasique et la spondylarthrite ankylosante, ont tendance à progresser plus rapidement et de façon plus agressive que l’arthrose.

Les impacts psychosociaux peuvent être très invalidants. Heureusement, un meilleur suivi des patients et des innovations pharmacologiques majeures permettent d’améliorer sensiblement la qualité de vie des personnes atteintes.

Souffrant d’arthrite rhumatoïde juvénile depuis l’âge de deux ans, France Gervais a vécu les différents stades de la maladie. Elle mène aujourd’hui une vie normale, mais a dû traverser des périodes beaucoup plus sombres.

« Le but est de contrôler l’inflammation par une médication appropriée car, l’arthrite peut causer des séquelles irréversibles. Les symptômes de la maladie sont nombreux. Parmi eux, des douleurs vives, surtout le matin, et qui peuvent nuire au sommeil, le gonflement des articulations, une diminution de la mobilité, une sensation de brûlure et parfois la déformation. S’ajoute à ces symptômes une fatigue extrême, une perte de productivité ou d’incapacité au travail. »

« Plus rapidement on diagnostique et on traite la maladie, plus on limite les dégâts permanents et on améliore le pronostic pour le patient. C’est comme un feu qui couve et qu’on doit contrôler pour empêcher les dommages. Il faut comprendre que l’efficacité des traitements prends plusieurs mois dépendamment de la réponse », insiste France Gervais.

Agents modificateurs

Depuis plusieurs années, les avancées pharmacologiques ont permis d’étendre les possibilités de traitement pour les personnes souffrant d’arthrite inflammatoire.

« Au début de ma maladie, je prenais cinq Tylenols pour nourrissons par jour. Malheureusement, le tylenol contrôle des symptômes de la maladie comme la douleur mais pas l’inflammation. Les traitements ont grandement évolué depuis », dit-elle.

Outre les antiinflammatoires, il existe les agents modificateurs de la maladie tel que : des molécules relativement peu coûteuses comme Arava, méthotrexate, salazopyrin et Plaquenil permettent de bien contrôler la maladie chez la majorité des patients.

Pour ceux qui ne répondent pas à ces médicaments, des agents biologiques et autres ont fait leur entrée sur le marché au cours des dernières années, toutefois les coûts de ces traitements sont élevés, variant de 15 000 à 25 000 $ par année, mais France Gervais souligne qu’une personne non traitée et donc fréquemment en arrêt de travail peut  assurément dépasser les montants de traitement  par année. « Bref, c’est plus avantageux économiquement de traiter une personne atteinte », affirme-t-elle.

« Si j’avais eu les médicaments que je prends aujourd’hui au début de ma maladie, je ne pense pas que j’aurais eu besoin d’une prothèse totale de genou », poursuit-elle. Malgré le fait que la maladie a poursuivi son évolution au fil des années, France Gervais affirme aller mieux aujourd’hui que lorsqu’elle était adolescente. Elle travaille à temps plein comme travailleuse sociale et fait du sport, notamment du vélo de montagne.

« Sans traitement, ma maladie peut être très grave, mais grâce aux traitements qui fonctionnent dans mon cas, je reste fonctionnelle dans presque tous les sphères de ma vie! »

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