La FTQ, qui fait campagne pour l’instauration d’un régime d’assurance médicaments public et universel au Canada, invite le gouvernement Trudeau à implanter un tel régime dès cette année. C’est faisable, croit-elle.

Le gouvernement Trudeau doit profiter du fait qu’il est minoritaire pour agir rapidement en ce sens, estime le nouveau secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc, qui a rencontré la presse, mardi, aux côtés du président de la centrale, Daniel Boyer.

« La porte est ouverte. Les partis d’opposition, excluant le Parti conservateur, en ont fait des promesses électorales durant la dernière campagne. Les libéraux ont dit la même chose. Il faut qu’ils agissent rapidement, parce qu’un gouvernement minoritaire, on leur donne 18 mois, deux ans de vie. Donc, je pense que c’est possible de le faire rapidement: 2020, pourquoi pas? » a lancé M. Bolduc.

En juin dernier, le Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance médicaments a effectivement recommandé au gouvernement fédéral de créer un tel régime, en collaboration avec les provinces. Mais celles-ci ne sont toutefois pas unanimes.

Le Conseil avait souligné qu’un Canadien sur cinq a de la difficulté à payer ses médicaments d’ordonnance et que trois millions de Canadiens n’auraient pas fait exécuter une ordonnance, à un moment ou à un autre, parce qu’ils n’avaient pas les moyens de payer pour un médicament. Les Canadiens ont dépensé 34 G$ en médicaments d’ordonnance en 2018.

Il existe au pays pas moins de 100 000 régimes d’assurance médicaments privés, en plus des régimes publics dans les provinces. Les associations d’employeurs ne sont toutefois pas chaudes à l’idée de voir implanter un tel régime public et universel, et préfèrent le régime hybride du Québec, par exemple. Mais même les régimes privés d’assurance médicaments subissent de fortes pressions à la hausse.

Assurance-emploi

À l’occasion de sa traditionnelle conférence de presse de rentrée après les Fêtes, la FTQ est également revenue à la charge avec sa demande au gouvernement fédéral d’adopter une véritable réforme de l’assurance-emploi. Et plutôt que d’abaisser les cotisations, elle demande d’améliorer l’accès aux prestations.

« Cette assurance-là est là pour pallier au manque de revenu des gens qui perdent leur emploi et il y a maintenant autour de 40 % des travailleurs et travailleuses qui sont mis à pied et qui n’ont pas droit aux prestations d’assurance-emploi. Donc, il faut corriger le tir », a plaidé pour sa part Daniel Boyer.

Le dossier a changé de main depuis l’élection fédérale, passant du ministre Jean-Yves Duclos à Carla Qualtrough. M. Bolduc s’en inquiète: « on ne sent pas le même enthousiasme » avec Mme Qualtrough, alors que l’ancien ministre de l’Emploi et du Développement de la main-d’œuvre avait amorcé d’importants travaux à cet effet, a-t-il souligné.