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Les soins dentaires devraient être intégrés au système public canadien d’assurance maladie, affirme cet expert.

Trop de Canadiens évitent de se rendre chez leur dentiste, en raison du coût élevé des soins dentaires et des inégalités dans leur remboursement. « La carie dentaire figure parmi les maladies non transmissibles les plus répandues dans le monde, mais son traitement ne fait pas partie de notre système de santé publique », regrette Paul Allison, professeur de santé dentaire publique à l’Université McGill, dans un billet publié par La Conversation.

Au Canada, 56 % des soins dentaires sont payés par les assurances privées, 38 % par les contribuables et 6 % par les fonds publics, souligne M. Allison, qui met de l’avant les inégalités que cela crée entre les patients. « Les Canadiens les plus pauvres sont à la fois les plus touchés par les maladies bucco-dentaires et ceux qui ont le plus de difficultés à accéder aux soins », pointe-t-il.

Cela explique que 22 % des Canadiens évitent d’aller chez leur dentiste en raison du coût. « Par conséquent, le système médical public finit par traiter les maladies bucco-dentaires, mais souvent de manière inefficace et inappropriée », regrette Paul Allison. La dégradation de la santé dentaire est particulièrement visible chez les enfants des ménages les plus pauvres: le traitement des caries dentaires explique 31 % des anesthésies générales chez les enfants âgés de un an à cinq ans, selon des chiffres datant de 2010 à 2012, cités par l’expert.

De plus, les emplois précaires s’étant multipliés, nombre de Canadiens ne bénéficient plus d’avantages sociaux et de salaires leur permettant de supporter le coût de visites chez leur dentiste.

Ces éléments devraient suffire pour que les soins dentaires soient intégrés au système public d’assurance maladie, croit Paul Allison. « Un tel système permettrait de mieux traiter les personnes qui souffrent de maladies des gencives et de diabète, de dépister la carie dentaire chez les jeunes enfants et de tenir compte du fait que la bouche fait partie du corps pour de nombreux autres problèmes de santé », assure-t-il.