Dans son enquête sur le prix des médicaments publié le mois dernier, le magazine Protégez-Vous « a laissé entendre des choses qu’il n’aurait pas dû », affirme le président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP).

« Protégez-vous a mis l’accent sur les valeurs extrêmes de la distribution, mais les écarts de prix entre les pharmacies sont très faibles en règle générale. Il faut faire très attention à ce type d’enquête », a soutenu Jean Bourcier lors d’un colloque sur l’assurance collective organisé la semaine dernière par la firme SOGIC.

Des cas « anecdotiques »

Rappelons que l’enquête de Protégez-Vous révélait que le prix de certains médicaments variait grandement d’une pharmacie à l’autre. Un comprimé de Pantoloc par exemple, qui traite des troubles du système digestif, peut se vendre de 0,60 $ à 1,53 $ selon les établissements.

Or, M. Bourcier insiste sur le fait qu’il s’agit là de cas « extrêmes et anecdotiques ». L’article de Protégez-vous évoque par exemple un prix minimum de 18 $ et un prix maximum de 45,99 $ pour 30 comprimés de Pantoprazole. Mais selon les données de près d’un million de transactions recensées pour cette prescription par l’AQPP, dans 90 % des cas, le médicament était vendu à un prix moyen de 29 $ avec un écart-type de seulement 2 $.

« On ignore donc la majorité des observations qui oscillent autour d’un prix moyen raisonnable et concurrentiel, au profit de valeurs extrêmes qui font des manchettes sulfureuses », déplore Jean Bourcier.

Il critique aussi le fait que Protégez-vous a parlé de « marges de profit » sur la vente de médicaments, alors qu’il s’agit plutôt de marges brutes qui sont utilisées en partie pour payer certaines dépenses, comme le salaire des employés, le loyer et l’électricité.

Magasiner son pharmacien, pas son médicament

À moins que leurs prix soient vraiment « excessifs », ce ne sont pas les médicaments que les patients devraient magasiner, mais plutôt leur pharmacien, insiste le président de l’AQPP. « Les médicaments ne sont pas un banal bien de consommation. La fidélité à un pharmacien est à la base du succès thérapeutique. »

Selon lui, le fait que les dossiers de certains patients soient dispersés entre différentes pharmacies est contreproductif. « Ça prend un point de vue global sur l’ensemble du dossier », dit-il. Il ajoute par ailleurs « ne pas prôner » les pharmacies postales pour cette raison.

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