En réponse à la pandémie de COVID-19, les entreprises canadiennes sont nombreuses à augmenter les investissements dans leurs programmes de santé et de mieux-être, selon un sondage de Willis Towers Watson.
En effet, plus de la moitié des employeurs (53 %) s’activent à bonifier leurs programmes axés sur le mieux-être, tandis que 27 % d’entre eux prévoient d’apporter des changements pour améliorer leurs programmes de soins de santé.
Le soutien à la santé physique et émotionnelle constitue une des principales priorités pour la plupart des employeurs : 57 % d’entre eux estiment que la COVID-19 aura une incidence négative, de modérée à importante, sur le mieux-être des employés. Presque la moitié des répondants (45 %) offre donc un accès à des solutions virtuelles de santé mentale ou étendent leur offre.
Dans la même veine, 60 % des répondants s’attendent à ce que les services liés à la santé mentale et à la gestion du stress figurent parmi leurs priorités au cours des six prochains mois. De plus, 34 % des répondants augmentent l’accès à la télémédecine, tandis que 40 % d’entre eux prévoient de le faire ou l’envisagent.
Conscientes que le télétravail peut entraîner des effets négatifs sur la santé des employés, 70 % des organisations offrent en outre de nouvelles solutions technologiques, tel que les entraînements virtuels. Plus de la moitié des répondants (58 %) font également la promotion de saines habitudes alimentaires et la gestion du poids pour les employés à la maison, tandis que 18 % des répondants prévoient de le faire ou envisagent d’ajouter des programmes du genre.
À l’inverse, à peine 4 % des employeurs prévoient réduire leur budget en matière d’avantages sociaux. « C’est une preuve de résilience et un signe de reconnaissance de l’importance capitale de ces programmes », analyse Christiane Bourassa, chef canadienne de l’innovation, santé et assurance collective chez Willis Towers Watson.
Pour sélectionner les bons programmes à mettre en place, 57 % des répondants se servent d’évaluations pour comprendre les besoins en matière de mieux-être de leurs différents groupes d’employés. Par ailleurs, plus de la moitié (56 %) des employeurs offrent de la formation aux gestionnaires sur la mobilisation des employés à distance et 27 % d’entre eux prévoient de le faire.
« Malgré les défis de taille avec lesquels les employeurs et les employés doivent composer cette année, il est encourageant d’observer que la plupart des organisations prennent les mesures nécessaires pour assurer le maintien de leurs programmes de santé et de mieux-être ou pour les améliorer », ajoute Christiane Bourassa.
Des inquiétudes sur les coûts
Les employeurs considèrent certes que des investissements sont nécessaires dans leurs programmes d’avantages sociaux dans le contexte actuel, mais ils demeures néanmoins inquiets de la croissance des coûts des soins de santé.
En raison de la pandémie, la plupart des employeurs prévoient une hausse des coûts liés aux congés de maladie (65 %) et des coûts des régimes d’invalidité (59 %). Toutefois, seulement 37 % des répondants prévoient des augmentations généralisées du coût des régimes d’avantages sociaux. À l’inverse, 31 % d’entre eux s’attendent à en réduire le coût en raison de l’accès très limité aux soins de santé et dentaires durant la crise.
Willis Towers Watson précise que le coût des médicaments, le principal générateur de coûts des soins de santé des promoteurs de régimes, a augmenté de 2,4 % au cours de la dernière année et que le coût de la mise en commun pour atténuer l’incidence des médicaments à coût élevé continue de grimper.
« Les employeurs voudront revoir l’usage de médicaments de spécialité – qui, en général, représente le tiers du coût des régimes d’assurance médicaments – pour établir des stratégies de gestion des coûts, explique Dawn Noordam, chef, marché des avantages sociaux Canada chez Willis Towers Watson. En parallèle, ils devraient aussi se pencher sur la couverture des soins et des services paramédicaux, le deuxième facteur de coût des soins de santé et celui qui génère souvent des hausses annuelles importantes, pour s’assurer qu’elle s’arrime à leurs objectifs de santé, de mieux-être et d’affaires inhérents à la nouvelle réalité du télétravail. »
Elle ajoute qu’il est encore trop tôt pour pleinement mesurer les répercussions financières de la pandémie de COVID-19 sur les régimes d’avantages sociaux.