Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes : plus de 5000 Canadiennes en meurent chaque année. L’évolution considérable des traitements au cours des 30 dernières années a toutefois permis de diminuer le taux de mortalité et de grandement améliorer la qualité de vie des patientes, affirme le Dr Jean-Pierre Ayoub, oncologue médical au CHUM – Hôpital Notre-Dame et professeur adjoint de clinique au Département de médecine de l’Université de Montréal.

Les chirurgies du sein et de l’aisselle demeurent un incontournable parmi les traitements à visée curative pour les cancers localisés, mais elles sont beaucoup moins intrusives qu’autrefois. « On a découvert que des chirurgies limitées donnaient d’aussi bons résultats que des chirurgies plus radicales », explique le Dr Ayoub. De nettes avancées ont aussi été réalisées dans les chirurgies de reconstruction, notamment avec les greffes autologues, où l’on prélève la peau de la paroi abdominale de la femme pour reconstruire le sein.

Du côté des traitements préventifs administrés après une chirurgie, la radiothérapie moderne est beaucoup plus précise et ne touche plus les organes avoisinants comme le cœur et les poumons. L’hormonothérapie permet quant à elle de diminuer les risques de récidive en bloquant les hormones responsables du cancer. Sous forme de comprimés, l’hormonothérapie comporte peu d’effets secondaires et permet aux patientes de conserver une bonne qualité de vie.

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Qu’en est-il de la chimiothérapie ? « Elle a un impact sur la qualité de vie, mais le bénéfice est réel. On diminue de 25 % le risque de récidive. Il faut par contre bien choisir les patientes, c’est-à-dire celles qui sont le plus à risque », dit le Dr Ayoub.

Les avancés les plus importantes en oncologie se dessinent toutefois du côté des thérapies ciblées sur certaines molécules. « On veut passer de la bombe atomique qu’est la chimiothérapie à des thérapies plus localisées », mentionne Jean-Pierre Ayoub.

En ciblant certaines molécules, les chercheurs essaient de trouver le moyen d’inhiber les mécanismes de croissance ou de division cellulaire. L’immunothérapie, encore en développement pour le cancer du sein, consiste pour sa part à activer le système immunitaire de façon à ce qu’il puisse reconnaître le cancer.

Toutes ces avancées médicales soulèvent cependant de nombreux dilemmes éthiques. La multiplication des traitements a fait exploser les coûts, ce qui a un impact négatif sur l’accessibilité des nouvelles molécules, explique le Dr Ayoub. Et c’est sans parler de la charge administrative que tout cela implique, notamment en raison des différences de couverture entre les régimes d’assurance privés et le régime de la RAMQ.

« En 1980, il y avait cinq molécules approuvées pour le traitement du cancer du sein au Canada. Aujourd’hui, il y en a 21, souligne Jean-Pierre Ayoub. La plupart d’entre elles augmentent la survie de quelques mois avec une bonne qualité de vie. Mais qui va décider du prix de la vie, le médecin, le patient, la société, le gouvernement? »

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