Pour bien des employés, partir en vacances se paie au prix d’interminables heures supplémentaires, révèle un sondage d’ADP Canada.

Plus de trois travailleurs canadiens sur cinq affirment qu’ils doivent faire des heures supplémentaires avant (63 %) et après (64 %) leurs vacances afin de compenser leur absence.

En tout, les employés canadiens s’attendent à devoir payer un « impôt sur les congés » d’environ 23 heures de plus comme temps de préparation ou de rattrapage avant et après leur semaine de vacances.

Cette prévision est deux fois plus élevée que celle de l’an passé (11,4 heures) et dépasse légèrement les statistiques de 2016 (21 heures). Les jeunes travailleurs, entre 18 et 34 ans, semblent être les grandes victimes de ce fardeau, affirmant qu’ils envisagent de travailler 32,1 heures de plus avant ou après une semaine de vacances.

Les hommes effectuent aussi beaucoup plus d’heures supplémentaires (27 heures) que les femmes (19,3 heures) avant et après une période de vacances.

Spécificité québécoise

Au Québec toutefois, seulement 41 % des employés affirment effectuer de telles heures supplémentaires, et lorsqu’ils le font, ils n’enregistrent que 17,2 heures supplémentaires. Les Québécois sont aussi ceux qui sont les moins susceptibles de quitter leur emploi si un autre employeur leur offrait plus de périodes de vacances : seuls 33,8 % des répondants ont indiqué qu’ils feraient le changement.

« Il semblerait qu’au Canada, les congés viennent avec un prix à payer. Bien qu’il soit encourageant de voir que moins de travailleurs canadiens ressentent le besoin de faire des heures supplémentaires afin de compenser leur absence, il est préoccupant de constater que pour un grand nombre, les périodes de vacances peuvent être à la fois un bienfait et un fléau », affirme Hendrick Steenkamp, directeur du service des conseils en ressources humaines d’ADP Canada.

Selon lui, les gestionnaires ont la responsabilité de voir à ce que leurs équipes profitent au mieux de leurs congés, ce qui signifie qu’ils doivent assurer un remplacement lors des absences, mais également un soutien pour atténuer la charge de travail additionnelle avant et après les vacances.

Les congés, un avantage hautement convoité

Les congés sont un puissant outil de rétention pour les entreprises. Près de la moitié (47,3 %) des travailleurs canadiens affirment qu’ils changeraient d’emploi si on leur offrait plus de périodes de vacances, même si toutes les autres conditions restaient les mêmes.

En fait, trois travailleurs sur cinq (60,6 %) âgés de 18 à 34 ans et plus de la moitié (52,6 %) des travailleurs âgés de 35 à 44 ans, c’est-à-dire les tranches d’âge les plus convoitées et difficiles à recruter, indiquent qu’une offre avec davantage de jours de congés pourrait suffire à les convaincre de quitter leur emploi actuel.

Paradoxalement, plus de la moitié des Canadiens ne prennent pas tous les jours de congés auxquels ils ont droit. Alors que plus de la moitié des répondants (53,8 %) indiquent avoir droit à quatre semaines de vacances ou moins cette année, seuls 48,5 % affirment qu’ils utiliseront la totalité de leurs congés au cours d’une année moyenne. Près de 5 % des employés avouent même ne prendre aucun congé en général.

En tout, 7 % des Canadiens ayant participé au sondage disent avoir des jours de congé illimités chaque année.