Homme et femme dans une voiture décapotable au soleil
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Depuis cette année, les travailleurs québécois qui ont accumulé trois années de service continue au sein d’une même entreprise ont droit à trois semaines de vacances. Une bonne nouvelle pour les employés, mais un défi de taille pour certains petits employeurs.

Avant cette réforme de la Loi sur les normes du travail, les employés devaient attendre leur cinquième année de service continue avant de bénéficier d’une troisième semaine de vacances.

Le ministère du Travail a évalué que plus de 233 500 travailleurs vont profiter de cette mesure, rapporte Radio-Canada. Le coût estimé de cette nouvelle mesure pour les employeurs de la province se chiffre à 220 millions de dollars par année.

Plusieurs employeurs soulignent le défi que représentera la gestion des horaires des employés, alors que de nombreuses semaines de vacances s’ajouteront au calendrier.

« Ce sont des obligations qui ont un coût, qui ont un impact sur les opérations et, ultimement, qui auront une influence par rapport aux capacités de revenu et sur les capacités de prospérer d’une entreprise », soutient Karoline Gagnon, vice-présidente, travail et affaires juridiques au Conseil du patronat du Québec.

Rappelons que les nouvelles dispositions de la Loi sur les normes du travail prévoient également deux journées de congé de maladie payées ainsi que l’interdiction des nouvelles clauses de disparité de traitement dans les régimes de retraite et d’assurance collective.

Une priorité pour les employés

En cette période de pénurie de main-d’œuvre, les entreprises qui se contentent d’offrir le minimum prévu par la Loi sur les normes du travail risquent d’avoir du mal à attirer et retenir les travailleurs.

Selon un sondage de LinkedIn relayé par Yahoo Finance, 73 % des chercheurs d’emploi tourneraient le dos à un emploi qui n’offre pas suffisamment de jours de congé. Une politique peu généreuse en matière de vacances est en fait l’un des facteurs qui rebutent le plus les employés.

Les employeurs peuvent évidemment améliorer leur offre en la matière en bonifiant les jours de vacances dont ont droit les employés, mais aussi en s’assurant de séparer les journées de maladie des véritables journées de congé. Les plus avant-gardistes peuvent même envisager une politique de vacances illimitées. Et si cette perspective peut sembler inquiétante pour les employeurs, le sondage de LinkedIn révèle que parmi les travailleurs qui bénéficient de vacances illimitées, 57 % prennent exactement le même nombre de jours de congé qu’avant qu’une telle politique soit implantée.

Finalement, certains employés ont besoin d’un petit encouragement de leur employeur pour prendre leurs vacances. Près de la moitié des travailleurs sondés (46 %) indiquent ne pas utiliser toutes les vacances auxquelles ils ont droit.