La prévalence des troubles de santé mentale est 60 % plus élevée chez les travailleurs canadiens que dans la population en général, selon le Conference Board du Canada.

Les femmes, les jeunes travailleurs et ceux qui œuvrent dans le secteur des services sont particulièrement vulnérables et plus susceptibles d’éprouver des problèmes de santé mentale.

« Les préjugés entourant la maladie mentale persistent dans les milieux de travail canadiens et les employeurs sont souvent mal équipés pour faire face aux problèmes de santé mentale de leurs employés. Compte tenu de leur impact sur les Canadiens et des coûts qu’ils occasionnent pour les entreprises, c’est une source de préoccupation », affirme Carole Stonebridge, chercheuse principale et coauteure du rapport.

On constate que malgré l’accès accru à des ressources et des outils efficaces pour résoudre les problèmes de santé et de maladies mentales au sein des organisation, l’étendue de leur utilisation est relativement peu connue.

Le rapport, intitulé Des cerveaux sains au travail : L’empreinte des problèmes de santé mentale, dresse un portrait détaillé de la prévalence de la maladie mentale dans la population active.

Les femmes et les jeunes

Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de souffrir de problèmes de santé mentale.

Un peu plus de 53 % de tous les travailleurs canadiens ayant un problème de santé mentale sont des femmes.

En outre, un nombre croissant de jeunes travailleurs vivent avec une maladie mentale. Dans la dernière année, les jeunes âgés de 15 et 24 ans étaient les plus enclins à souffrir de troubles de l’humeur (8 %) ou d’épisodes dépressifs majeurs (7 %).

Les métiers associés au secteur des services affichent le plus fort taux de prévalence de la maladie mentale au cours de la vie d’un travailleur.

Les secteurs d’activité tels que l’information et la culture, les services d’hébergement et de restauration, ainsi que les services gouvernementaux ont la plus forte prévalence de la maladie mentale. Près de 20 % des effectifs y ont expérimenté un trouble de l’humeur ou une anxiété généralisée.

Fait à noter, un rapport de Statistique Canada publié en 2013 a révélé que la prévalence des épisodes majeurs de dépression autodéclarés, de trouble de stress post-traumatique et d’anxiété généralisée parmi les employés des Forces armées canadiennes était de deux à trois fois plus élevée que dans l’ensemble de la population.

En revanche, les professions liées à des secteurs tels que l’agriculture, la foresterie et l’exploitation minière avaient la plus faible prévalence de maladie mentale.

Coût des absences

Rappelons que les problèmes de santé mentale comptent parmi les plus fréquentes causes d’absence au travail.

Selon la Commission de la santé mentale du Canada, la maladie mentale représente environ 30 % de toutes les demandes d’indemnisation à court et à long terme au titre de l’invalidité au Canada.

D’après les estimations, le montant total des prestations réclamées varie de 15 à 33 G$ par an.

De même, un rapport de 2012 du Conference Board du Canada a évalué le coût annuel de la maladie mentale au Canada à 20 G$, sous forme d’activités perdues en raison de l’absentéisme et du présentéisme.

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