Les très longues heures de travail ne constituent pas nécessairement une menace à la santé et au bien-être des employés, selon des chercheurs de la ESCP Business School.

En interrogeant plus de 500 employés d’un grand cabinet de consultation international, ils ont découvert que les effets sur la santé de très longues semaines de travail dépendent de la raison pour laquelle les travailleurs multiplient les heures de boulot, rapporte L’Express.

Ainsi, l’effort de travail motivé par ce que les chercheurs qualifient de « raisons extrinsèques » nuit au bien-être des employés. Entrent dans cette catégorie les employés qui restent tard au bureau pour faire avancer leur carrière ou parce qu’ils craignent d’être licenciés. Le désir d’obtenir des récompenses, comme un salaire plus élevé ou des primes de rendement, sont également des raisons extrinsèques susceptibles de nuire à la santé des employés. En effet, les travailleurs qui indiquent travailler de longues heures pour l’une ou l’autre de ses raisons sont plus à risque de souffrir de stress et de dépression, entre autres.

À l’opposé, les bourreaux de travail motivés par des facteurs intrinsèques parviennent à tirer des émotions et des attitudes plus positives de leurs longues heures de travail. Ces heures supplémentaires « gratifiantes » sont rapportées notamment par les travailleurs qui ont envie d’apprendre ou ont un désir de développer des connaissances et des compétences pertinentes. Le fait de jouir d’un sentiment de réussite ou encore d’allonger les heures de boulot dans un souci d’engagement envers leurs collègues ou leur organisation ont aussi des effets négatifs moindres, voire parfois même positifs, sur le niveau de bien-être des travailleurs.

Pour améliorer la santé et le mieux-être des travailleurs, les employeurs devraient donc s’assurer que les postes qu’ils proposent sont chargés de sens. Les employés seront donc davantage prêts à s’engager dans leur emploi, même si cela nécessite parfois quelques heures supplémentaires.

Une étude de l’Organisation mondiale du travail publiée l’année dernière révélait que le fait de travailler 55 heures ou plus par semaine est associé à un risque accru de 35 % de subir un accident vasculaire cérébral et de 17 % de mourir d’une cardiopathie ischémique, par rapport à une semaine de 35 ou 40 heures.