D’après une enquête menée par Le Conference Board du Canada en 2011, la santé mentale est un important enjeu à l’échelle nationale et mérite l’attention des organisations. Si les employeurs canadiens ont pris des mesures pour éliminer les préjugés associés aux problèmes de santé mentale, la désinformation, la crainte et les préjugés sont encore trop courants en milieu de travail.

La situation est semblable au Québec à celle observée dans l’ensemble du pays, mais quelques nuances ressortent. Les travailleurs québécois se montrent un peu plus réticents que les autres à faire part de leurs problèmes de santé mentale à leurs collègues. Quarante et un pour cent des répondants québécois ont dit qu’ils se sentiraient à l’aise de parler avec un collègue de sa santé mentale, comparativement à presque la moitié des répondants à l’échelle nationale. En comparaison, un travailleur québécois sur cinq (21 %) pense qu’il pourrait parler sans malaise de sa propre santé mentale à des collègues, comparativement à 28 % des répondants à l’échelle nationale. D’après l’enquête, les travailleurs québécois seraient aussi à l’aise de discuter de santé mentale avec leur supérieur immédiat que l’ensemble des répondants à l’échelle nationale.

La propension à tenir les gestionnaires responsables des problèmes de santé mentale en milieu de travail compte parmi les aspects où les résultats du Québec dépassent la moyenne nationale. Au Québec, 57 % des répondants s’entendaient pour dire que les gestionnaires ont pour responsabilité de gérer les problèmes du milieu de travail susceptibles de nuire au bien-être mental des employés, comparativement à 51 % des répondants à l’échelle nationale.

« Le Québec a longtemps été un chef de file dans la gestion du harcèlement psychologique en milieu de travail », explique Louise Chénier, analyste du Conference Board spécialisée dans la recherche sur la santé et le mieux-être en milieu de travail. « En 2002, les normes du travail québécoises ont été modifiées afin de reconnaître la responsabilité des employeurs dans la création de milieux de travail exempts de harcèlement. À l’époque, le gouvernement du Québec était le seul en Amérique du Nord à reconnaître ce problème bien réel. »

Moins de Québécois ont déclaré avoir été aux prises avec un problème de santé mentale. Au Québec, 29 % ont dit avoir vécu un tel problème par le passé, et 7 % ont confié en vivre un à l’heure actuelle. À l’échelle nationale, 32 % des répondants ont dit avoir déjà été aux prises avec un problème de santé mentale, alors que 12 % ont déclaré que c’était le cas à l’heure actuelle.

L’enquête demandait aussi aux travailleurs et aux gestionnaires si leur organisation avait introduit des mécanismes pour mieux composer avec les problèmes de santé mentale ou adapter le milieu de travail aux employés ayant des problèmes de santé mentale ou physique. Quarante pour cent des répondants québécois ont indiqué que leur organisation avait prévu des mesures d’adaptation pour les employés aux prises avec des problèmes de santé mentale ou physique, comparativement à 48 % à l’échelle nationale. Et la moitié des répondants québécois ont dit que leur organisation offre des programmes et des services de soutien, de même que d’autres avantages, pour répondre à leurs besoins en santé mentale – légèrement moins que l’ensemble des répondants à l’échelle nationale.