Rester assis huit heures par jour est dangereux pour la santé et mène même à des décès prématurés, révèle une récente étude française.

Selon l’étude, 51 193 décès prématurés seraient liés à un comportement sédentaire quotidien prolongé chaque année en France, rapporte Ouest-France.

« Il ne faut pas confondre sédentarité et inactivité physique, souligne Antoine Noël Racine, docteur en sciences du mouvement humain, et coauteur de l’étude publiée dans le European Journal of Public Health. L’inactivité physique c’est la non-atteinte des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. La sédentarité, elle, consiste à rester pendant une période prolongée dans la même position, qu’elle soit assise ou allongée de manière quotidienne. »

L’étude souligne que si l’importance de faire de l’activité physique a été assez bien assimilée par la population au cours des dernières années, il en est autrement des risques associés à la sédentarité. En février 2022, 38 % des adultes français étaient considérés comme sédentaires.

Cet enjeu touche surtout les travailleurs du secteur tertiaire, qui sont assis en moyenne huit heures par jour derrière un bureau. Un tel comportement augmente le risque de développer plusieurs maladies chroniques et de mourir prématurément. Et une activité physique à côté n’est pas suffisante pour compenser, préviennent les chercheurs.

Les risques de décès prématuré augmenteraient de 28 % à partir de 8 heures 30 de sédentarité par jour. Pour les maladies cardiovasculaires, le seuil est à 10 heures par jour, pour le cancer du sein, il est de 6 heures et pour le cancer du côlon, il est de 5 heures.

Une incidence sur la productivité

Les employés qui tombent malades en raison de la sédentarité excessive nuisent à la productivité des entreprises et de la société dans son ensemble, révèle en outre le rapport. Les pertes financières liées à l’absentéisme causée par la sédentarité atteindraient ainsi entre 200 millions et un milliard d’euros par an pour l’ensemble des entreprises en France.

Avec le télétravail et le mode de vie plus sédentaire qu’il entraîne, la situation pourrait continuer de s’aggraver, s’inquiète Antoine Noël Racine. Le chercheur recommande aux travailleurs de faire des pauses actives, par exemple de marcher pendant trois minutes toutes les demi-heures, de se déplacer dans un autre bureau ou de tout simplement se mettre debout pour briser le rythme.

Les entreprises qui sont prêtes à aller plus loin pourraient même envisager de mettre en place des réunions actives en marchant, ajoute-t-il. « C’est prouvé que c’est aussi utile pour améliorer la concentration. Lorsque vous êtes assis, vous êtes moins vascularisés au niveau du cerveau et cela empêche l’inspiration. »