
Créer des liens sociaux forts avec ses collègues de travail peut réduire grandement la probabilité de développer des troubles de santé mentale, soutient l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM).
Cette semaine, l’ACSM incite les entreprises à participer à la première édition de La Fête des voisins au travail au pays.
« Miser sur le soutien social comme moyen de prévention en santé mentale exige peu d’investissement et peut rapporter beaucoup », déclare Renée Ouimet, directrice de l’ACSM – Division du Québec.
« Le soutien social est un facteur de protection puissant pour lutter contre la détresse psychologique. Plus celui-ci est élevé, plus le niveau de détresse psychologique tend à diminuer. Susciter des moments de pause est tout simple. Ça permet de créer des liens, de se solidariser, d’avoir du plaisir et de se connaître. »
Selon l’ACSM, seulement une personne sur deux peut compter sur un fort soutien social au travail.
Pourtant, prendre ne serait-ce que quelques minutes pour discuter avec un collègue serait un excellent rempart contre l’insécurité, la détérioration du climat de travail et même la détresse psychologique.
« La coopération améliore le bien-être au travail », précise Angelo Soares, professeur titulaire au département d’organisation et ressources humaines de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM.
« On se doit d’être attentif, car nos recherches démontrent une corrélation entre le manque de cohésion dans le groupe et les idéations suicidaires, ainsi que la présence de harcèlement psychologique. Là où règnent la bonne entente et un environnement de travail serein, ça agit directement sur la motivation, l’engagement, une meilleure productivité. »
Que ce soit une photo de groupe, un dîner collectif, un 5 à 7 ou encore une activité sportive, tous les prétextes sont bons pour améliorer la cohésion en milieu de travail, précise l’ACSM.
La Fête des voisins au travail a vu le jour en France en 2013, où plus de 3 000 entreprises et 100 000 employés y ont participé. Chaque jour, au Canada, 500 000 personnes s’absentent de leur travail à cause de problèmes de santé mentale.
Les motifs de stress entraînant une absence du travail ont augmenté de 316 % depuis 2005 et les coûts de l’absentéisme relié au stress au travail varient entre 8 et 10 milliards de dollars par an.