Plus le temps passe et plus il semble évident que derrière les avantages manifestes du télétravail se cache une réalité beaucoup plus sombre. Isolés, les employés n’ont plus le même sentiment d’appartenance envers leur employeur, révèle la dernière mise à jour de l’Indice de santé mentale de LifeWorks.

Ainsi, seulement 65 % des répondants au sondage disent ressentir un sentiment d’appartenance et d’acceptation au travail. Avant la pandémie, ce score était de 73 %.

Cette baisse du sentiment d’appartenance semble directement liée au télétravail, puisque 68 % des employés qui travaillent à leur lieu de travail se sentent plus près de leur organisation que ceux qui travaillent à distance, ou même selon un mode de travail hybride.

Plus les employés sont jeunes, moins ils affichent un haut niveau d’appartenance à leur entreprise, révèle également le sondage. Ce résultat n’est pas étonnant dans la mesure ou plusieurs études ont démontré que le télétravail était plus dommageable pour la santé des jeunes employés que de leurs collègues plus âgés.

Dans la même veine, le score relatif à l’isolement des employés qui travaillent exclusivement de la maison est inférieur (-9,6) à celui des employés qui travaillent selon un modèle hybride (-7,6) ou à leur lieu de travail (-7,3).

Le fait de se sentir près de son employeur et de ses collègues à un impact direct sur le niveau de santé mentale. Ainsi, les 65 % de participants qui ressentaient un sentiment d’appartenance et d’acceptation au travail le mois dernier affichaient le score de santé mentale le plus élevé (-3,1) et le score relatif à l’isolement le plus élevé (-3,4) comparativement aux participants qui étaient incertains ou qui n’éprouvaient pas ce sentiment.

« Bien que le télétravail et les modèles hybrides offrent de la flexibilité et réduisent ou éliminent le temps de déplacement, les liens risquent de s’affaiblir au fil du temps entre les employés et leur organisation, et avec leurs collègues, s’inquiète Stephen Liptrap, président et chef de la direction de LifeWorks. Lors du passage à un environnement de travail virtuel durant la pandémie, de nombreux employés ont perdu la spontanéité des conversations qu’ils trouvaient peut-être revigorantes. Pour favoriser le bon déroulement du retour au travail, les employeurs devraient réfléchir à des moyens innovateurs d’atténuer le sentiment d’isolement et de créer une culture sans partialité, d’où que travaillent leurs employés. Les liens que permettent de tisser ces éléments et le soutien social qu’ils procurent sont importants pour le mieux-être et nous devons nous assurer de ne pas les perdre. »

Du présentéisme toutes les semaines

Autre résultat préoccupant, la majorité (54 %) des répondants au sondage indiquent travailler même s’ils ne se sentent pas bien, physiquement ou psychologiquement, au moins une fois par semaine. Ce score atteint même 63 % chez les travailleurs qui ont des enfants.

À l’autre bout du spectre, 46 % des employés disent qu’ils ne travaillent jamais lorsqu’ils ne se sentent pas bien. Ce groupe obtient le meilleur score de santé mentale, qui s’établit à près de 4 points au-dessus du score de référence antérieur à 2020 (+3,7). En revanche, ce score est largement inférieur chez ceux qui dissent faire du présentéisme de façon hebdomadaire.

De plus, les participants qui ont un score de santé mentale de -40 ou moins ont une perte de productivité évaluée à 27 %, comparativement à ceux qui ont un score de santé mentale de +10 ou plus, dont la perte de productivité est évaluée à seulement 10 %.

« Les données indiquent clairement que la culture de mieux-être d’une organisation et les investissements en santé mentale dans le milieu de travail améliorent la santé globale des employés, note Paula Allen, directrice mondiale et première vice-présidente, recherche et mieux-être global à LifeWorks. Alors que nous passons à une autre étape de la pandémie, nous verrons d’autres changements susceptibles d’entraîner un accroissement de la tension. Ce n’est pas le moment de relâcher les efforts à l’égard de la santé mentale et du mieux-être des employés. Le besoin demeure bien présent et le risque lié à la productivité est important. »

L’Indice de santé mentale a révélé pour un dix-septième mois consécutif un score négatif au pays (-9,7) comparativement au score de référence antérieur à la pandémie. Il s’agit néanmoins du niveau le plus élevé depuis le début de la pandémie.