Un nombre croissant d’employeurs offrent du soutien en santé mentale à leur personnel, mais beaucoup d’efforts devront encore être consentis, suggèrent les résultats d’un sondage Léger commandé par le fournisseur de télésanté Teladoc Health.

Ainsi, 39 % des employés sondés au Canada indiquent que leur employeur a fait face à la pandémie en leur offrant davantage de soutien en santé mentale. Les organisations canadiennes ont également abordé la question des besoins en santé mentale chez les employés et assurer la gratuité des ressources offertes. Un récent sondage d’ADP Canada révélait toutefois que seulement 27 % des travailleurs québécois disaient pouvoir compter sur des ressources de soutien supplémentaires fournies par leur employeur.

« La pandémie de la COVID-19 a permis d’accorder une plus grande importance à la question de la santé mentale et, pour les employeurs qui en font une priorité, d’accroître la sensibilisation et le soutien à cet égard », explique David Sides, directeur de l’exploitation à Teladoc Health.

La très grande majorité des employés canadiens (85 %) qui bénéficient d’un régime d’avantages sociaux affirment que des services de téléconsultation en santé mentale et en santé physique devraient être inclus à leur régime.

Parmi l’ensemble des Canadiens, 62 % ont déclaré qu’ils seraient à l’aise d’utiliser la téléconsultation pour du soutien en santé mentale. Ces nouvelles données montrent une tendance nettement plus favorable à la téléconsultation depuis les six derniers mois. Dans une étude menée par Ipsos MORI en octobre 2019, et commandée par Teladoc Health, à peine 40 % des répondants étaient favorables à des soins à distance.

Temps durs pour la santé mentale

La menace de la COVID-19 et les mesures de confinement que celle-ci a engendrées plombe le moral des Canadiens. La moitié des répondants au sondage déclarent que la pandémie a eu une incidence négative sur leur santé mentale. Tout le monde n’est cependant pas affecté avec la même intensité. L’incidence négative de la pandémie est par exemple beaucoup plus grande chez les femmes (57 %) que chez les hommes (43 %).

Dans la même veine, les répondants âgés de 18 à 34 ans sont davantage affectés par la crise actuelle (52 %) que les répondants de plus de 65 ans (37 %), alors que ces derniers sont pourtant considérés comme plus à risque face au virus.

Des enquêtes récentes réalisées par Morneau Shepell et ADP Canada ont également observé une nette détérioration de la santé psychologique des employés canadiens depuis le début du confinement.

« Cette pandémie ne fait que souligner une fois de plus les écarts en matière d’accès et le besoin d’accroître les soins en santé mentale, souligne le Dr Gustavo Kinrys, directeur médical et vice-président des services en santé mentale à Teladoc Health. Nos fournisseurs constatent que la demande de soutien en santé mentale n’a jamais été aussi forte, particulièrement chez les jeunes. Demander de l’aide pour ses problèmes de santé mentale est la nouvelle norme. De plus en plus de personnes décident de s’ouvrir et d’en parler. »

Plan d’action gouvernemental

La vice-première ministre du Québec, Geneviève Guilbault, a dévoilé un plan d’action de 31 M$ pour la santé mentale, mercredi.

Cette mesure a été prise parce que 15 % des gens rapportent ressentir de la détresse psychologique depuis le début de la pandémie de COVID-19, a précisé la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann.

Québec augmentera donc l’offre de services psychosociaux, incluant l’embauche de personnel qui œuvre en milieu privé et la bonification des services de la ligne Info-Social 811. De plus, Mme McCann a rappelé qu’un programme destiné aux personnes endeuillées, qui a récemment été instauré, sera maintenu, tout comme plusieurs autres.

Avec La Presse canadienne