Alors que le recours forcé au télétravail a remis à l’agenda le débat sur le droit à la déconnexion, une étude australienne conclut que les travailleurs disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, mettent leur santé à risque.

L’enquête menée auprès de 2200 professionnels dans une quarantaine d’universités en Australie a en effet révélé que ceux qui répondent aux communications professionnelles en dehors des heures de travail sont plus susceptibles de souffrir de détresse psychologique et de problèmes de santé physique, rapporte SmartCompany.

Plus du quart (26 %) des participants ont déclaré qu’ils se sentaient obligés de répondre aux messages textes, appels et courriels de leurs supérieurs pendant leur temps libre. Plus de la moitié (57 %) ont pour leur part indiqué avoir envoyé des communications à des collègues en soirée. Et 36 % ont affirmé que, dans leur entreprise, il était normal de répondre immédiatement aux communications numériques.

Or, ceux qui se sentaient tenus de répondre aux communications après les heures de travail ou la fin de semaine présentaient des niveaux plus élevés de détresse psychologique (56 % contre 42 %) et d’épuisement émotionnel (61 % contre 42 %), ainsi qu’une mauvaise santé physique (28 % contre 10 %).

L’auteure principale de l’étude, Amy Zadow, de la University of South Australia, souligne que les employés ressentent la pression et les attentes qui les obligent à être constamment disponibles, d’autant plus que la frontière entre la vie professionnelle et la vie personnelle est devenue plus floue en raison de la pandémie.

En étant connectés en permanence, les travailleurs n’ont pas la possibilité de récupérer, ce qui est pourtant essentiel pour éviter l’épuisement professionnel. De plus, souligne l’étude, ils manquent des occasions vitales de faire de l’exercice et de se rapprocher de leur famille et de leurs amis.

Comme tous les employés n’ont pas l’autonomie et le pouvoir nécessaires pour établir leurs propres limites en matière de déconnexion, il revient aux employeurs de mettre en place une politique claire en la matière et de développer une culture de sécurité psychosociale qui limite les communications en dehors des heures de travail. Les auteurs de l’étude recommandent également que cet aspect soit pris en compte à plus grande échelle, notamment dans les conventions collectives et les lois.

« À la fin de la journée de travail, tout le monde devrait avoir le droit de se déconnecter », soutient Kurt Lushington, professeur à la University of South Australia.