Les employés qui se sentent obligés de répondre à leurs courriels en dehors des heures de travail se sentent plus épuisés et stressés que leurs collègues qui indiquent pouvoir complètement se déconnecter du boulot, révèle une étude de la University of South Australia.

Plus précisément, les employés dont le gestionnaire s’attend à ce qu’ils répondent à leurs courriels professionnels après les heures normales de travail rapportent des niveaux plus élevés de détresse psychologique (70,4 %) que leurs collègues qui ne ressentent pas une telle pression (45,2 %), rapporte RTÉ, la télévision nationale irlandaise. Ils affirment aussi être davantage épuisés émotionnellement (63,5 % comparativement à 35,2 %) et ressentir davantage de symptômes physiques comme des maux de tête et des douleurs lombaires (22,1 % comparativement à 11,5 %). Les attentes ne sont pas uniquement envers les gestionnaires, puisque des résultats similaires ont été constatés entre les collègues.

Pour en venir à ses conclusions, les chercheurs ont sondé plus de 2 200 employés travaillant pour une quarantaine d’universités entre juin et novembre 2020.

L’étude permet de constater que 21 % des répondants disent avoir un gestionnaire qui s’attend à ce que leurs employés répondant aux courriels, textos et appels téléphoniques en dehors des heures de travail. Plus de la moitié des travailleurs (55 %) indiquent aussi envoyer des communications numériques à leurs collègues en soirée, et 30 % la fin de semaine.

Parmi les participants de l’étude, 31 % ont rapporté un trouble de santé psychologique modéré ou sévère, et 62 % ont jugé que le « climat de sécurité psychosocial » de leur milieu de travail était mauvais.

Les chercheurs notent qu’une frontière trop floue entre la vie professionnelle et personnelle, comme le fait de répondre à des courriels en soirée, nuit à la capacité des employés de récupérer mentalement et physiquement. En fait, les travailleurs qui ont tendance à répondre aux communications professionnelles en dehors des heures de travail sont dans un état d’hyper vigilance constant, ce qui augmente le risque associé à différents problèmes de santé, comme la dépression et l’hypertension. Dans certains cas, l’hyperconnexion au travail peut aussi miner les relations familiales.