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Entre les congés d’invalidité, l’anxiété, l’isolement et la baisse de productivité, la pandémie de COVID-19 a eu des conséquences dévastatrices sur le monde du travail en 2020, révèle un vaste sondage du Forum économique mondial mené par Ipsos.

Ainsi, 30 % des employés interrogés à travers le monde ont indiqué avoir dû prendre un congé d’invalidité au cours de l’année, que celui-ci soit directement ou indirectement lié au virus.

En outre, plus de la moitié des travailleurs (56 %) ont vu leur niveau d’anxiété grimper fortement, particulièrement en raison des craintes concernant leur sécurité d’emploi. Des proportions similaires de répondants se sentent également fortement isolés en raison du télétravail, et vivent du stress en raison des changements négatifs que cette organisation du travail a entraîné sur leur quotidien.

Les employés sondés ont également indiqué avoir beaucoup de mal à trouver un équilibre entre leur vie professionnelle et personnelle, bon nombre d’entre eux ressentant une pression familiale plus forte que jamais. Près de la moitié des répondants (46 %) avouent également être beaucoup moins productifs, notamment en raison du télétravail qui sape leur motivation. Le tiers des employés disent travailler un plus grand nombre d’heures lorsqu’ils sont à la maison, alors que la même proportion affirment le contraire.

Certes, pour certaines personnes, le télétravail permet de gagner du temps, notamment dans les transports. Mais pour la majorité des travailleurs, les avantages du télétravail semblent bien maigres face aux nombreux écueils de ce mode de travail. Le Forum économique mondial rappelle également qu’à l’échelle planétaire, la majeure partie de la force de travail n’a pas la possibilité d’exercer son métier à distance.

Plus difficile pour les jeunes

Plusieurs études et sondages publiés au cours des derniers mois ont montré que les dommages collatéraux de la pandémie sur la santé mentale et l’économie touchaient beaucoup plus durement les jeunes. Le sondage du Forum économique mondial pointe dans la même direction.

Les travailleurs de moins de 35 ans, pourtant peu affectés par le virus de la COVID-19, sont les plus susceptibles de rapporter une importante baisse de leur niveau de mieux-être, au même titre que les propriétaires d’entreprise et les travailleurs à faible revenu. Les femmes se disent aussi plus affectées psychologiquement et économiquement par les effets collatéraux des mesures de lutte à la pandémie que les hommes.

La crise de la COVID-19 risque fort de laisser dans son sillage un lourd bagage de troubles de santé mentale, selon des travaux de l’Université de Sydney, en collaboration avec le Forum économique mondial. Les crises économiques majeures, comme celle causée par les restrictions sanitaires actuelles, ont un effet « cicatrisant » sur la santé mentale des jeunes, peut-on lire dans l’étude.

« Le coût cumulé projeté de la perte de productivité associée à la détresse psychologique, aux hospitalisations et aux suicides sur la période 2020-2025 est estimé à 114 milliards de dollars », ont écrit les chercheurs Jo-An Atkinson, de l’Université de Sydney, et Cameron Fox, du Forum économique mondial.

Les deux experts affirment que la création de vastes programmes d’emploi constitue la stratégie la plus efficace pour limiter les dégâts sur la santé mentale des individus.