Si les mesures de conciliation visant à faciliter la vie des parents de jeunes enfants font tranquillement leur chemin dans les organisations, bon nombre d’employés qui doivent prendre soin de leurs parents âgés manquent grandement de soutien.

Selon une étude menée en 2012 par Statistique Canada, 64 % des proches aidants n’ont aucune flexibilité dans leur horaire de travail, rapporte Le Soleil. La problématique est d’autant plus grande que 80 % des proches aidants d’aînés ont aussi des enfants.

Interrogés par le quotidien, Monique Nadeau, directrice générale de l’Appui national des proches aidants d’aînés, affirme que les employeurs qui offrent des mesures de conciliation sont rares.

Dans un mémoire déposé auprès de la ministre responsable des Aînés et de la Lutte contre l’intimidation, Francine Charbonneau, l’organisme recommande « que la conciliation travail-famille-proche aidant fasse partie de mesures structurantes » et que « les années de proche aidance soient reconnues ». Cette dernière mesure éviterait aux proches aidants qui doivent s’arrêter de travailler pendant un an ou de façon plus ponctuelle d’avoir un « trou » dans leur parcours professionnel.

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Ligne Info-Aidant

L’Appui créera un comité d’experts visant à proposer un cadre de référence pour le marché de l’emploi. L’organisme a également mis en place une ligne Info-Aidant pour soutenir les proches aidant vivant des difficultés à concilier leur vie familiale et professionnelle.

« Il y a un besoin de sensibilisation important, a indiqué au Soleil Monique Nadeau. On sait que, d’ici peu, le quart de la population va avoir 65 ans et plus. C’est important d’outiller les employeurs qui ont des employés qui s’occupent de leurs parents vieillissants. »

Même s’ils sont plutôt rares, quelques employeurs offrent des mesures pour faciliter la conciliation.

À l’Université du Québec à Rimouski par exemple, la convention collective permet un congé familial de douze jours par année. Les employés peuvent aussi prendre un congé non payé de douze semaines par année lorsque leur présence est requise auprès d’un membre de leur famille en raison d’un maladie grave ou d’un accident.

Au Canada, 55 % des proches aidants sont âgés de 45 à 64 ans et 56 % sont sur le marché du travail. Environ 9 % consacrent 20 heures ou plus de soutien par semaine à un aîné.

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