Le travail hybride et la semaine de quatre jours ne sont pas seulement des tendances temporaires; ils répondent à un besoin profond des travailleurs.

L’essor du travail hybride et de la semaine de quatre jours façonneront les stratégies des employeurs en matière de bien-être et de santé mentale en 2023, selon Laura Putnam, fondatrice du cabinet de conseil en bien-être Motion Infusion.

« Ces tendances indiquent non seulement une augmentation de la reconnaissance de l’importance du bien-être au travail, mais aussi une prise de conscience du fait que les solutions de bien-être ne répondent pas toujours aux besoins réels des gens », affirme-t-elle.

Bien que de nombreux employeurs demandent à leurs employés de retourner au travail au moins quelques jours par semaine, il est peu probable que toutes les organisations reviennent au travail à temps plein sur place, dit-elle, ajoutant que les modalités de travail hybride et à distance offrent une flexibilité qui favorise un meilleur équilibre entre le travail et la vie privée.

De même, le concept de la semaine de quatre jours gagne en popularité auprès des employeurs. Un récent programme pilote mondial impliquant plus de 900 employés et 33 employeurs a révélé que les travailleurs ont signalé des niveaux d’engagement accrus et une meilleure santé mentale lorsqu’ils travaillaient selon un horaire de quatre jours.

« La pandémie a révélé notre besoin humain d’autonomie », explique Laura Putman. « Nous sommes tous d’accord pour vouloir de la flexibilité sur le lieu, la manière et le moment où nous travaillons. Le travail hybride et l’essor de la semaine de quatre jours sont des expressions de ce besoin neurologique profondément ancré. »

La récente poussée de syndicalisation dans certains secteurs, en particulier parmi les employés travaillant en première ligne, ainsi que les phénomènes de la « grande démission » et du « départ discret », sont des manifestations similaires d’une volonté d’améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, a-t-elle ajouté. « Qu’ils soient syndiqués ou non, les employés votent avec leurs pieds. »

Et comme les employeurs se concentrent davantage sur le soutien au bien-être des employés, la discussion sur la santé mentale et le bien-être au travail devient de plus en plus importante. Laura Putnam cite un sondage Monster.com qui a révélé que 91 % des employés de la génération Z ont déclaré vouloir être en mesure de discuter librement de sujets liés à la santé mentale avec leurs collègues et leurs gestionnaires.

Pour faciliter ces conversations, elle suggère aux chefs d’entreprise de jouer un rôle proactif en parlant ouvertement de leur propre santé mentale pour déstigmatiser le sujet, tout en examinant les problèmes structurels qui conduisent à l’épuisement des employés.

« Chaque gestionnaire est dans une position unique pour promouvoir ou miner le niveau de bien-être des membres de son équipe. Être un chef efficace signifie intégrer le bien-être dans son style de direction… Les employeurs doivent penser à créer de nouvelles normes autour du thème de la santé mentale au travail. Le vieil adage selon lequel il faut laisser ses émotions à la porte n’est plus valable. »

Ce texte a été publié initialement sur Benefits Canada.