Les grandes caisses de retraite canadiennes montrent de l’intérêt pour le programme d’infrastructures du gouvernement fédéral, mais elles posent leurs conditions.

Après avoir dressé la liste des grands projets d’infrastructures qu’il compte mener, le gouvernement fédéral entend maintenant trouver les financements nécessaires.

Si les grandes caisses de retraite se montrent intéressés par ces nouvelles opportunités d’investir massivement au Canada, elles veulent s’assurer que les rendements et les risques seront compatibles avec leurs stratégies, rapporte The Globe and Mail, qui cite de manière anonyme plusieurs dirigeants de caisses de retraite canadiennes.

Les grandes caisses de retraite pourraient être réticentes à financer des projets de construction entièrement nouveaux, en raison du risque de subir des retards et des dépassements de budget. Leurs investissements se dirigent habituellement plutôt vers des actifs déjà en activité, qui génèrent des flux de trésorerie stables.

Les investissements des caisses de retraite pourraient donc être conditionnés à l’assurance du gouvernement fédéral que les projets d’infrastructures soient viables. Cela passerait par l’engagement du gouvernement d’absorber une partie du risque initial, afin de rendre les projets plus attrayants pour les investisseurs.

Une autre possibilité serait le recours au crédit privé, à travers lequel les caisses de retraite pourraient prêter directement aux entreprises.

Certains secteurs comme l’énergie et l’immobilier semblent bien s’inscrire dans les stratégies des grandes caisses de retraite canadiennes. Celle-ci détiennent déjà des investissements dans des infrastructures de transport d’énergie ou dans le logement ailleurs dans le monde.

Par contre, d’autres secteurs semblent incompatibles avec les stratégies des grandes caisses. C’est le cas du secteur minier, considéré comme trop spéculatif, et du secteur militaire, très axé sur les PME. Le domaine portuaire pourrait aussi obtenir un accueil timide, en raison de sa sensibilité aux fluctuations économiques et aux tarifs douaniers.