Les grandes caisses de retraite canadiennes ont répondu modérément aux appels du gouvernement Trudeau d’investir massivement au Canada, pour plusieurs raisons liées à leurs objectifs d’investissement.
Depuis l’arrivée de Justin Trudeau comme premier ministre du Canada, son gouvernement ne cesse de réclamer que les grandes caisses de retraite canadiennes investissent davantage au pays, en particulier dans le financement des infrastructures.
Or, celles-ci n’ont pas répondu à la demande du gouvernement fédéral d’investir massivement dans les infrastructures canadiennes, pointe le Financial Post, qui énumère les raisons qui les ont freinées.
Le gouvernement fédéral lui-même n’a pas mis la main à la poche autant qu’il l’avait promis. Sur les 35 milliards de dollars qu’il avait promis d’investir en 2016 dans la Banque canadienne de l’infrastructure (BCI), Ottawa n’avait versé de 3,5 % de ce montant quatre ans plus tard, selon un rapport parlementaire. Et les projets de la BCI sont demeurés modestes, puisque seuls 11,6 milliards de dollars ont été investis au total depuis sa création, avec la participation de quelques caisses de retraite.
De plus, le gouvernement fédéral a commencé par encourager les grandes caisses de retraite canadienne à financer des projets d’infrastructures nouveaux, qu’elles connaissaient mal car ils mettent du temps avant de commencer à produire du rendement. Leurs investissements en infrastructures se dirigent habituellement vers des actifs d’exploitation, qui génèrent des revenus sans délai.
La question s’est aussi posée de savoir dans quels types d’infrastructures les caisses de retraite allaient pouvoir investir. Les routes étant plutôt de compétence provinciale, c’est vers la privatisation des aéroports qu’Ottawa a semblé se tourner…avant de faire machine arrière.
À la recherche de rendements réguliers et fiables, les caisses de retraite n’ont ainsi pas pu trouver de projets d’infrastructures capables de répondre à leurs attentes, tels que pourraient l’être des aéroports, des routes de péage, des ponts, des ports et des oléoducs.
De plus, dans leurs logiques d’investissement, elles privilégient la diversification, plutôt que la concentration des risques dans un seul pays, y compris leur propre pays. C’est que leur mission ultime demeure d’être capable de payer les retraites de leurs participants. Cela passe par la recherche des meilleures opportunités, au Canada et ailleurs.