La plupart des travailleurs canadiens se disent empêchés de changer d’employeur en raison de leurs craintes en matière de sécurité d’emploi.

L’heure n’est plus à la Grande démission: les travailleurs canadiens ne sont plus aussi prêts à passer d’un employeur à l’autre. C’est même l’inverse qui semble se produire, avec des travailleurs devenus craintifs de changer de situation professionnelle, en raison du ralentissement de l’activité économique.

Les trois quarts des employés canadiens (77 %) affirment que les craintes liées à la sécurité de l’emploi les empêchent de changer de travail, selon un sondage du cabinet Robert Walters.

Or, si cette tendance se prolonge, elle pourrait être contre-productive pour l’économie canadienne, souligne Martin Fox, directeur général de Robert Walters Canada, en entrevue avec le Financial Post.

En effet, les employés qui choisissent de rester sur place sacrifient le potentiel d’une meilleure rémunération et d’un développement des compétences ailleurs, en pensant qu’ils sont plus en sécurité. Or, les statistiques montrent que les professionnels qui changent d’emploi plus souvent gagnent plus au cours de leur vie professionnelle, souligne M.Fox.

Près de trois Canadiens sur dix (29 %) disent ne pas être sûrs de la sécurité de leur emploi, soit une augmentation de 11 points en moins de deux mois, selon un sondage récent de Nanos Research Group pour Bloomberg. Cela mène 80 % des travailleurs canadiens à privilégier la sécurité de l’emploi par rapport au salaire au moment d’étudier un nouveau poste.

Cette préoccupation rejoint celle des entreprises, qui diminuent de mois en mois le nombre de nouveaux postes permanents qu’elles offrent, en raison de leurs soucis de maîtriser leur coûts.

D’ailleurs, trois employeurs sur quatre (74 %) déclarent que les candidats posent des questions sur la sécurité d’emploi au cours des entretiens d’embauche.