Pour mieux contrôler les coûts élevés des médicaments au Canada, de nombreux groupes prônent la création d’un régime public universel d’assurance. Mais selon l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP), la solution la plus efficace passe plutôt par la collaboration des secteurs public et privé.

Selon l’ACCAP, des milliards de dollars peuvent être économisés en tirant pleinement parti du pouvoir de négociation du marché canadien pour faire baisser les prix. « L’achat en masse de médicaments entraînerait des économies majeures, possibles grâce à une plus grande collaboration entre les secteurs public et privé. Nul besoin d’un monopole gouvernemental », croit Frank Swedlove, président et chef de la direction de l’ACCAP.

L’association est d’avis que la disparité des couvertures pharmaceutiques du système actuel engendre des coûts trop élevés pour les Canadiens et des inégalités au sein de la population. Le fardeau financier excessif qui en résulte place les employeurs et les gouvernements dans une situation difficile, ce qui compromet la viabilité financière de la couverture des médicaments au pays.

D’autres pays de l’OCDE ont d’ailleurs déjà adopté des réformes qui permettent aux secteurs privé et public de collaborer pour faire baisser les prix. Mais contrairement à l’instauration d’un régime public universel, cela peut s’effectuer relativement facilement dans le système actuel et n’exige pas de réforme complète, incertaine et coûteuse avance l’association.

Accès et règlementation

L’ACCAP croit qu’une réforme en profondeur des activités et du mandat du Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB), qui fixe un prix maximal pour les médicaments au pays, s’impose. À l’avenir, le CEPMB devrait adopter une approche axée sur le marché et s’efforcer d’établir le prix maximal au plus bas niveau possible pour les Canadiens, selon l’ACCAP.

Les assureurs estiment également que les Canadiens bénéficieraient de l’établissement d’une liste nationale de médicaments de base. Les médicaments sur cette liste seraient couverts à l’échelle nationale, assurant une couverture de base à tous les citoyens, ce qui réduirait considérablement la complexité du système actuel. Les promoteurs de régimes et les particuliers pourraient quant à eux continuer de se procurer une couverture additionnelle, dans un système préservant la concurrence et le choix sur le marché.

« L’industrie des assurances vie et maladie du Canada s’engage à travailler avec les gouvernements pour réaliser ces économies, d’ajouter M. Swedlove. Nous devrons dans le même temps préserver les avantages que procure le caractère concurrentiel et innovant du secteur privé sur le marché. »

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