Alors que 13 % des Canadiens s’identifient comme lesbiennes, gais, bisexuels ou transgenres (LGBT), plusieurs ne se sentent pas à l’aise de dévoiler leur identité propre dans l’entourage immédiat, selon un nouveau sondage sur la diversité sexuelle au pays.

En effet, plus de la moitié des répondants qui se définissent comme membres de la communauté LGBT (54 %) ont indiqué qu’ils n’étaient pas « sortis du placard » au travail, et 45 % ne l’ont pas dit à leurs camarades de classe.

D’ailleurs, 54 % des sondés issus des communautés LGBT ont l’impression que « la vie sera ou aura été plus difficile que celle d’une personne ne faisant pas partie des minorités sexuelles ou de genre ».

À lire : Doit-on craindre la discrimination?

Un peu plus de 80 % des répondants disent « avoir ressenti ou ressentir des sentiments de désarroi, de solitude, d’isolement ou de découragement liés à leur orientation sexuelle ou à leur identité de genre », et 75 % disent avoir déjà été victimes d’intimidation, de menaces ou de commentaires blessants ou désobligeants, dont 60 % en milieu scolaire et 33 % en milieu de travail, mais aussi, « fait étonnant, 20 % dans les milieux LGBT ».

Jasmin Roy, président de la fondation qui porte son nom, estime que les données sur l’intimidation sont préoccupantes. « C’est de la violence, lance-t-il. Ça peut causer des problèmes de santé importants. »

M. Roy réclame le retour des cours d’éducation sexuelle dans toutes les écoles. Il aimerait aussi que la diversité sexuelle soit adéquatement abordée.

Même si 81 % des répondants LGBT estiment que « la société canadienne est disposée à faire des efforts pour intégrer les personnes issues de ces communautés », presque autant (73 %) croient « qu’il reste encore beaucoup à faire pour que cessent les comportements homophobes et l’intimidation ».

Le sondage Réalités LGBT a été mené entre janvier et juin pour le compte de la Fondation Jasmin Roy, par le biais de 2697 questionnaires en ligne, dont 1897 ont été complétés par des répondants qui se disaient LGBT. Comme les répondants n’ont pas été sélectionnés de façon aléatoire, il est impossible d’évaluer la marge d’erreur du sondage.

La Fondation Jasmin Roy lutte contre la discrimination, le harcèlement et l’intimidation liés à la diversité sexuelle.

À lire : Le sida, obstacle important à l’emploi