Les employés qui se sentent écoutés, soutenus et encouragés par leur supérieur immédiat affichent une productivité accrue et sont bien plus susceptibles de rester fidèles à leur organisation.

C’est la conclusion d’une récente étude menée par la professeure Marie-Claude Gaudet de l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal. Les résultats mettent en lumière l’impact positif du « leadership structurant », soit l’adoption par les gestionnaires de comportements orientés vers les tâches et les buts à atteindre.

« Le leadership structurant s’intéresse à la perception qu’ont les employés de l’habileté de leur supérieur immédiat à créer une certaine forme de structure psychologique par l’organisation du travail, l’assignation des tâches et l’établissement de procédures claires et comprises de tous », explique Mme Gaudet.

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Une question de perception

Au cours de ses travaux, la chercheuse a sondé les employés d’une entreprise de vente au détail aux prises avec un taux annuel de roulement du personnel de 25 %. Les données récoltées ont permis de constater que « les comportements de structure adoptés par les gestionnaires sont positivement associés à la performance et à la rétention des travailleurs ».

« Le leadership structurant entraîne la perception que l’entreprise offre aux employés du soutien et des ressources pour bien accomplir le travail demandé, et cette perception crée un sentiment d’attachement envers l’employeur qui favorise la performance et la rétention des employés », souligne Marie-Claude Gaudet.

Le gestionnaire immédiat étant un représentant de l’employeur aux yeux des salariés, ses comportements structurants renforcent l’idée que l’entreprise est source de soutien. À l’inverse, les cadres qui adoptent des pratiques de gestion de « laisser-aller » provoquent un sentiment d’incertitude chez les employés et, par le fait même, la perception d’un manque de soutien de l’employeur.

« Quel que soit le degré hiérarchique, la personne qui supervise le travail des autres sur une base régulière a un grand rôle à jouer dans l’instauration d’un climat de travail sain et de conditions psychologiques saines », résume la chercheuse.

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Les comportements plus importants que la personnalité

Si la personnalité d’un gestionnaire peut influencer la vision que ses employés ont de lui, ce sont surtout les comportements qu’il adopte qui se révèlent déterminants. Plusieurs comportements sont d’ailleurs incontournables pour stimuler la performance et protéger la santé des employés, affirme Marie-Claude Gaudet.

« Il devra offrir du soutien, faire preuve de considération individuelle et de reconnaissance, respecter ses employés et être bienveillant, donner l’exemple et être perçu comme compétent, bien structurer le travail, expliquer les décisions prises, encourager l’engagement et la participation et, enfin, instaurer un climat de travail positif dans son équipe », énumère-t-elle.

La vision, le charisme et la stimulation individuelle sont également des qualités essentielles pour mobiliser les employés.

Et gare aux comportements négatifs! Ceux-ci laissent des traces bien plus profondes dans l’esprit des employés que les comportements positifs…

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