Les Québécoises gagnaient en moyenne 91 % de la rémunération horaire moyenne de leurs collègues masculins en 2021, selon des données diffusées, lundi, par l’Institut de la statistique du Québec.

L’écart entre les hommes et les femmes a diminué depuis 1998 tandis qu’elles gagnaient en moyenne 83 % du taux horaire des hommes.

Malgré les progrès réalisés, l’écart ne se rétrécit pas assez vite, juge Anne Plourde, de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), qui a commenté les données de l’agence statistique du gouvernement du Québec, en entrevue. « Si on gardait le rythme des dernières années, ça prendrait 50 ans avant qu’on atteigne une véritable égalité salariale », souligne-t-elle.

Elle ajoute que le ratio s’est dégradé par rapport à 2020 où il atteignait 92 %. Pour illustrer l’inégalité salariale entre les hommes et les femmes, l’IRIS avait identifié le premier décembre comme « le jour de l’année à partir duquel les femmes travaillent gratuitement ». « Pour reprendre l’analogie, ce serait maintenant le 27 novembre », déplore la chercheuse.

Le gouvernement pourrait accélérer le chemin vers l’égalité salariale par différentes politiques publiques, croit la chercheuse du groupe de réflexion de gauche. Elle donne en exemple l’augmentation du nombre de places en Centre de la petite enfance (CPE).

L’accès à des services de garde plus abordables et la politique de l’équité salariale font partie des raisons qui expliquent que l’écart salarial soit moins important au Québec que dans le reste du pays.

L’analyse par secteur évoque un portrait différent, selon l’industrie. En gestion, par exemple, l’écart s’est rétréci tandis que le ratio est passé de 79 % à 91 %. Une situation semblable est observable dans le secteur de la vente et des services où le ratio a progressé de 80 % à 92 %.

La situation stagne, par contre, dans le secteur des ressources naturelles et agricoles, notamment, où le ratio est demeuré stable à 72 %. Il s’agit du secteur où l’écart est le plus grand en 2021.

« Il semble y avoir un écart moins important dans les professions où il y a une proportion de femmes plus importantes, constate Mme Plourde. C’est-à-dire que plus il y a de femmes dans une profession, moins l’écart semble être important. »

L’écart de richesse entre les hommes et les femmes est toutefois plus grand lorsqu’on tient compte de la rémunération hebdomadaire. Les femmes effectuent en moyenne moins d’heures de travail rémunéré.

Les femmes touchent en moyenne 82,3 % de la rémunération hebdomadaire des hommes au Québec.

Mme Plourde croit que cet écart s’explique par le fait que les femmes, en général, consacrent plus de temps aux soins des enfants et aux tâches domestiques que les hommes.