La croissance économique au Québec devrait s’améliorer « grâce au plan de relance du gouvernement fédéral et à la vigueur des exportations », prévoit le Conference Board du Canada dans une note de conjoncture publiée hier.

Ces deux facteurs additionnés devraient générer un gain du produit intérieur brut (PIB) réel de 1,7 % cette année dans la province, même si « la reprise économique a eu du mal à se concrétiser à cause de la baisse des investissements des entreprises », explique Marie-Christine Bernard, codirectrice de la division Prévisions provinciales au sein de l’organisme fédéral.

« À l’avenir, le raffermissement de la demande des consommateurs américains devrait aider à relancer les activités manufacturières québécoises à vocation exportatrice, mais il est essentiel que l’investissement des entreprises se redresse pour que la performance commerciale s’améliore », ajoute-t-elle.

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Derrière l’Ontario et la Colombie-Britannique

Globalement, le Québec fera moins bien que ses homologues du ROC, notamment l’Ontario, qui devrait enregistrer une croissance de 2,4 % largement stimulée par les exportations, mais aussi la Colombie-Britannique et le Manitoba.

Par ailleurs, le Conference Board anticipe une hausse de l’emploi de 1 % au Québec en 2016, ce qui entraînera une augmentation du revenu disponible des ménages et contribuera à soutenir le commerce de gros et de détail, dont la progression devrait atteindre 2,1 %.

En revanche, la croissance des services non commerciaux, comprenant l’éducation et les soins de santé ainsi que l’administration publique, sera limitée jusqu’en 2017 en raison des restrictions budgétaires mises en place par le gouvernement provincial.

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L’organisme relève également que, « malgré une conjoncture plus favorable aux fabricants », les exportations n’ont augmenté que « de façon modeste » en 2015 (+1,6 %). Toutefois, cette année, « la forte consommation des ménages américains et la faiblesse du dollar canadien se conjuguent » pour les faire progresser de 2,6 %.

Ce phénomène « devrait contribuer à stimuler les investissements des entreprises québécoises, qui devraient retourner en terrain positif et afficher une croissance de 0,7 % cette année », indique le Conference Board, qui précise néanmoins que « si les investissements n’évoluent pas comme prévu, cela pourrait nuire aux perspectives d’exportation dans un proche avenir ».

Enfin, malgré une baisse du nombre de mises en chantier, l’industrie de la construction provinciale devrait prospérer de 2,3 % grâce aux dépenses publiques consacrées aux infrastructures. Ainsi, les travaux de modernisation du pont Champlain se poursuivront jusqu’à la fin de 2019 (4,2 G$) et ceux sur l’échangeur Turcot (3,7 G$), jusqu’à la fin de 2020.

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