Le taux de présence syndicale a diminué d’environ un point de pourcentage au Québec au cours de la dernière décennie. Il est passé de 39,3 à 38,4 %, précise l’Institut de la statistique du Québec.

C’est surtout vers la fin de la période que la diminution a été plus marquée. Le taux de présence syndicale était égal ou supérieur à 39 % jusqu’en 2015. Et depuis 2016, il est resté sous la barre des 39 %, note l’ISQ dans son rapport annuel à ce sujet, publié mardi.

Pourtant, pendant la même période, soit de 2008 à 2018, le nombre d’emplois syndiqués, lui, a crû. Il est passé de 1 309 000 à 1 420 000. Dans les faits, l’emploi syndiqué a uniquement crû dans le secteur public.

« Le taux de présence syndicale, c’est la part de l’emploi syndiqué dans l’emploi total salarié. Donc, ce qui cause une diminution d’un point de pourcentage du taux de présence syndicale, c’est que l’emploi non syndiqué a crû plus rapidement que l’emploi syndiqué », a expliqué au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne, mardi, Marc-André Demers, analyste en statistiques du travail à l’ISQ.

Les femmes davantage syndiquées

De même, le taux de présence syndicale est resté plus élevé chez les femmes que chez les hommes. C’est un phénomène qui s’était manifesté en 2016 et qui s’est répété depuis. En 2018, ce sont ainsi 39 % des Québécoises qui occupaient un emploi syndiqué contre 37,8 % des Québécois.

« Le taux de présence syndicale chez les femmes, depuis 2016, est supérieur à celui des hommes. Au cours de la période, le taux de présence syndicale des femmes a peu varié; il se maintient entre 38 et 39 % environ. C’est le taux de présence syndicale des hommes qui a diminué, qui est passé sous celui des femmes, en fait, au cours des trois dernières années », a expliqué M. Demers.

C’est dans la catégorie d’âge des 45 ans et plus que le taux de présence syndicale a le plus diminué. Chez les 45 ans et plus, le taux est passé de 45,5 à 41,9 % durant la décennie.

Le taux a légèrement baissé chez les 15-24 ans, passant de 23,3 à 22,7 %. Chez les 25 à 44 ans, le taux est resté pratiquement stable, passant de 40,2 à 40,3 % durant la décennie.

Forte baisse chez les diplômés universitaires

Le taux de présence syndicale a baissé pour presque tous les niveaux de scolarité durant la décennie 2008-2018. Étonnamment, c’est chez les diplômés universitaires que l’on retrouve la plus forte baisse, soit de 44,2 à 39,8 %.

Chez les travailleurs qui n’ont pas de diplômes d’études secondaires, le taux est passé de 30,1 à 27,7 %. Chez ceux qui ont un diplôme d’études secondaires, il est passé de 37 à 33,9 %.

Ce n’est que pour la catégorie des travailleurs ayant fait des études postsecondaires que le taux de présence syndicale a augmenté, et légèrement, passant de 40,6 à 41 %.