La confiance des gestionnaires de placements s’est améliorée au quatrième trimestre à l’égard des marchés boursiers canadiens et internationaux, les marchés émergents étant en tête. Ces conclusions proviennent du dernier sondage Perspectives des gestionnaires de placements Russell.

Dans l’ensemble, les actions demeurent de loin la catégorie d’actif la plus populaire, avec presque huit gestionnaires sur dix prévoyant des rendements positifs pour le S&P/TSX en 2012. En fait, le sondage a constaté qu’un tiers des gestionnaires prévoient un gain de 10 % ou plus, et 77 % s’attendent à un taux de rendement positif. Seulement 6 % anticipent un repli allant jusqu’à 10 % et le même nombre de gestionnaires prévoient un repli de 10 % ou plus.

Les marchés émergents représentent le marché des actions le plus populaire
Selon le sondage, avec la hausse généralisée de l’optimisme à l’égard des marchés des actions, ce sont les marchés émergents qui ont connu le plus grand changement, la tendance haussière passant de 50 % à 69 %. Le nombre de gestionnaires baissiers a diminué de moitié, représentant seulement 13 %.

« Plusieurs facteurs influent peut-être sur cet optimisme, y compris le repli des évaluations des marchés émergents qui se situent à des niveaux plus intéressants depuis les derniers mois », affirme Greg Nott, chef des placements pour Investissements Russell Canada Limitée. « On prévoit également une performance supérieure des marchés émergents par rapport aux pays développés, en raison de la crise persistante en Europe et de la région EAEO en difficulté. »

M. Nott a ajouté que ces perspectives positives à l’égard des marchés émergents ont certainement des répercussions sur le marché canadien. « Si les économies des pays émergents vont bien, cela entraîne une demande pour le pétrole et les métaux de base, ce qui à son tour favorise le marché canadien des actions. »

Montée en flèche des secteurs de l’énergie et des matières premières
En effet, le sondage a démontré que la confiance à l’égard du secteur canadien de l’énergie a bondi, passant de 61 % à 80 % ce trimestre. « Le secteur de l’énergie a connu des difficultés cette année, mais s’est redressé dernièrement en raison de la reprise du prix du pétrole à presque 100 $ le baril », a jouté Greg Nott.

Le secteur des matières premières a également connu un important changement positif, le nombre de gestionnaires haussiers passant de 43 % à 60 %. Selon Greg Nott : « bien que la hausse des prix des métaux de base puisse être en partie responsable, les investisseurs semblent sous le charme notamment de l’or, considéré par plusieurs comme étant un refuge sécuritaire, particulièrement en raison de l’incertitude actuelle à l’égard de la dette souveraine en Europe. »

Le Canada est considéré comme un marché intéressant
Avec la reprise solide des secteurs de l’énergie et des matières premières, le Canada est considéré par la plupart des gestionnaires comme un marché intéressant. Les gestionnaires haussiers représentent 63 % et les gestionnaires baissiers, 25 %. Interrogés au sujet de l’évaluation actuelle des actions canadiennes, 55 % des gestionnaires ont répondu que le marché est sont sous-évalué, et 45 % estiment qu’il est adéquatement évalué. « Il est en effet vraiment rare qu’il n’y a aucun gestionnaire qui pense que les actions canadiennes sont surévaluées », déclare M. Nott.

Les perspectives à l’égard marchés EAEO demeurent peu encourageantes
Les perspectives à l’égard des actions américaines se sont légèrement améliorées, les gestionnaires haussiers ayant augmenté de quelques points à 50 % et les gestionnaires baissiers reculant à 25 %. « Nous continuons d’assister à une amélioration des données économiques en provenance des États-Unis où les surprises positives ont été plus nombreuses que les surprises négatives au cours de cette période de publication des bénéfices », affirme Greg Nott . « Il faut également noter que la performance des actions américaines a surpassé celle de presque tous les autres marchés mondiaux en octobre et en novembre (en dollars canadiens). »

Au chapitre des titres à revenu fixe, le sondage a constaté que les perspectives pour les obligations canadiennes ne sont manifestement pas positives, les perspectives baissières à l’égard des obligations canadiennes passant de 67 % à 44 %. Puisque les gestionnaires haussiers représentent une proportion de seulement 19 %, les perspectives sont plus neutres qu’il y a un an lorsque la croissance économique prévue plus vigoureuse incitait la plupart des investisseurs à anticiper des hausses des taux d’intérêt.

Les perspectives à l’égard des marchés EAEO demeurent peu encourageantes, avec seulement 38 % de gestionnaires haussiers et 44 % de gestionnaires baissiers. L’incertitude persistante en Europe a donné lieu à un consensus selon lequel le continent amorce une récession modérée. Certains analystes sont d’avis que nous assisterons à d’autres dégâts dans le secteur bancaire et à une rupture de la zone euro. « Bien que Russell soit d’avis que les difficultés en Europe continueront d’entraîner la volatilité des marchés des actifs, la zone euro restera intacte et les probabilités que la récession européenne se propage en Amérique du Nord sont minces », affirme Greg Nott.

Les gestionnaires délaissent les secteurs défensifs au profit des secteurs cycliques
Au chapitre des secteurs individuels du marché canadien des actions, l’optimisme accru des gestionnaires peut être perçu comme un changement de position, les secteurs défensifs étant délaissés en faveur des secteurs plus cycliques. Par exemple, le nombre de gestionnaires baissiers a nettement augmenté à l’égard des secteurs des télécommunications et des services publics (67 % et 53 %, respectivement) qui sont considérés stables mais en perte de vitesse. En revanche, les perspectives haussières ont nettement grimpé pour les secteurs cycliques incluant l’énergie, les matières premières et la consommation discrétionnaire (80, 60 et 40 %, respectivement).