Les mouvements des taux de change sont extrêmement difficiles à prévoir, et pour les investisseurs, la question se pose année après année : couvrir ou ne pas couvrir? Quatre caisses de retraite ont présenté leur avis sur la question mercredi lors d’une conférence de l’Association canadienne des administrateurs de régimes de retraite (ACARR). Et pour plusieurs d’entre elles, l’exposition est bien souvent privilégiée à la couverture.

C’est notamment le cas de la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui a entrepris de retirer graduellement la couverture de devises de ses portefeuilles d’actions, d’immobilier et d’infrastructures.

« Nous considérons que la pleine exposition aux devises étrangères se révèle bénéfique à long terme », a expliqué Jacques Demer, vice-président principal, Déposants à la Caisse. Des stratégies de couverture dynamique sont toutefois utilisées dans certaines circonstances particulières, a-t-il précisé.

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« À long terme, les mouvements de devises sont généralement un jeu à somme nulle, sauf peut-être dans certains marchés en croissance », a ajouté Gilles Chouinard, vice-président, Placements à l’‎Association de bienfaisance et de retraite des policiers et policières de la Ville de Montréal. Tout comme la Caisse de dépôt, le régime de retraite estime qu’une exposition totale aux risques de devises est bénéfique sur une longue période.

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Au Régime de rentes du Mouvement Desjardins, la décision de couvrir ou non le risque de devises varie selon les catégories d’actif. « Nous avons une couverture pour les actifs qui génèrent des flux monétaires stables, comme les infrastructures et l’immobilier, mais pas pour les marchés boursiers », a expliqué Louis Beaulieu, directeur de la gestion des risques du régime.

Les régimes de retraite de la Société de transport de Montréal ont pour leur part opté, et ce depuis 15 ans, pour une couverture dynamique d’environ 25 %. « Chaque trimestre, notre équipe à l’interne réalise ses propres prévisions et détermine le degré de couverture des devises. Nous sommes ainsi en mesure d’adopter une approche tactique en apportant des changements rapides à notre stratégie de gestion des risques de devises », a indiqué Gilles Horrobin, chefs des placements des régimes de la STM.

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