Simeon Goldstein, rédacteur en chef, Avantages

Dans les derniers mois, plusieurs connaissances m’ont annoncé qu’elles prenaient leur retraite.

Je leur ai bien entendu souhaité la meilleure des chances pour cette nouvelle étape de leur vie. ­Aurais-je dû les féliciter d’être en mesure de choisir le moment de quitter le monde du travail ?

Un récent article dressait le portrait de ce nombre croissant d’Américains qui occupent toujours un emploi ­au-delà de 75 ans. Ils représentaient 8 % de ce groupe d’âge l’année dernière. Depuis 2000, le pourcentage de travailleurs âgés de plus de 80 ans a par ailleurs doublé pour atteindre 6 %, selon les chiffres du gouvernement américain.

La crise financière de 2008 et l’arrivée des ­baby-boomers à la retraite ne sont certes pas étrangères à ce phénomène. Même si certaines personnes âgées travaillent encore parce qu’elles en ont envie, ­peut-être pour remplir certains mandats de courte durée, il est certain qu’un bon nombre d’entre elles doivent continuer de gagner leur vie pour des raisons financières, par exemple pour couvrir des frais médicaux.

De ce ­côté-ci de la frontière, le système de santé ne fonctionne évidemment pas de la même manière et les ­Québécois âgés sont couverts par le régime public d’assurance médicaments. Le système de retraite canadien a par ailleurs gagné un échelon sur l’indice ­Mercer ­Melbourne pour réintégrer le classement des 10 meilleurs au monde, notamment grâce aux modifications récentes apportées au ­Régime de rentes du ­Québec et au ­Régime de pensions du ­Canada.

Cela ne veut évidemment pas dire pour autant que tout le monde prend sa retraite à 65 ans. En fait, une récente étude de ­BMO ­Gestion de patrimoine a fait ressortir que de plus en plus de ­Canadiens prolongent leurs années de travail. Et pourquoi ? ­Tout comme nos amis américains, certains ne sont tout simplement pas prêts à couper le cordon ombilical et quitter définitivement le marché du travail.

Mais il y en a d’autres – près de la moitié des ­Canadiens, selon l’étude – pour qui la possibilité de survivre à leur épargne est une grande source d’inquiétude. Dans certains cas, cela va les obliger à rester en emploi plus longtemps.

Peut-être sans surprise, les personnes dont l’employeur n’offre pas de régime de retraite figurent parmi les plus susceptibles de travailler ­au-delà de 65 ans. La couverture en matière de régimes complémentaires est par ailleurs une des faiblesses du système canadien soulevées par ­Mercer ­Melbourne.

Mais, on le sait, de nombreux employés ne profitent pas pleinement du régime lorsqu’offert, ce qui a une incidence importante sur les revenus auxquels ils peuvent s’attendre une fois rendus à la retraite.

Personne n’aime travailler uniquement parce qu’il en a financièrement besoin, mais cela paraît être le sort inévitable d’un nombre croissant de personnes âgées. Pour aider vos employés à ne pas se retrouver dans une telle situation, il faut redoubler d’efforts pour encourager une participation active aux régimes d’accumulation de capital.

La planification financière a beau comporter son lot de questions complexes, il convient ­peut-être de commencer par une bien simple : quand ­voulez-vous prendre votre retraite ? ­Et, surtout, quel est le plan pour y arriver ?

Simeon ­Goldstein
Rédacteur en chef
simeon.goldstein@tc.tc