Grâce à leurs nombreux investissements à l’étranger, les grands investisseurs institutionnels canadiens contribuent à protéger la cote de crédit AAA du Canada, soutient Fitch Ratings.

Les actifs étrangers détenus par des Canadiens ont atteint 4 960 milliards de dollars à la fin de 2018, ce qui excède de 528 G$ les dettes contractées à l’extérieur du pays. Historiquement, le Canada était une débiteur à l’échelle mondiale. Mais en 2014, le vent a tourné et le pays est devenu un créancier, note Bloomberg.

Les investissements des grandes caisses de retraite à l’international, notamment des routes et des aéroports, contribuent à maintenir la cote de crédit canadienne au niveau le plus élevé (AAA). Depuis 2011, les actifs étrangers appartenant à des Canadiens ont doublé.

Sans ces investissements, et considérant la dette publique relativement importante du Canada ainsi que le déficit de son compte courant, la cote de crédit du Canada se situerait deux rangs plus bas (AA), estime Fitch. Le meilleur niveau de solvabilité des régimes de retraite publics, si on le compare à celui d’autres pays, joue aussi en faveur du Canada.

L’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada détient 302,3 G$ de placements à l’étranger, soit près de 85 % de son actif sous gestion. De la même manière, les deux tiers de l’actif total de 309,5 G$ de la Caisse de dépôt et placement du Québec étaient sont investis à l’extérieur du Canada.

« Si nous vendions tout ce que nous avons ajouté à notre bilan sous forme d’actifs à l’étranger, nous pourrions, en tant que pays, acquitter nos dette », souligne Avery Shenfeld, économiste en chef à la Banque CIBC.

Il prévient toutefois que la prochaine récession pourrait faire diminuer la valeur des investissements internationaux du Canada, alors que le pays devrait toujours payer les intérêts sur ses dettes contractées à l’étranger.