Bien que les investisseurs canadiens se disent en majorité prêts à faire face à un recul des marchés boursiers, ils sont aussi d’avis que la volatilité pourrait nuire à leurs objectifs financiers. Et ces objectifs sont passablement élevés.

En fait, 46 % des investisseurs canadiens estiment être davantage exposés au risque de marché aujourd’hui qu’avant la crise de 2008, selon un sondage de Natixis Investment Managers.

Un résultat qui est plutôt paradoxal quand l’on sait que ces mêmes investisseurs s’attendent à ce que leurs portefeuilles génèrent un rendement annuel de 9,1 %, alors que les conseillers en services financiers jugent que la cible réaliste se situe plutôt à 5,7 %. Pour les épargnants, atteindre un tel niveau de rendement reviendrait à assumer plus de risque. Pourtant, ceux-ci affichent un haut niveau d’aversion face aux risques financiers : 84 % affirment opter volontiers pour la sécurité plutôt que pour la performance dans la sélection de leurs placements.

« Une décennie de marchés en hausse, de taux d’intérêt bas et de volatilité modérée a suscité des attentes déraisonnables et un faux sentiment de sécurité chez les investisseurs », soutient David Giunta, PDG, États-Unis et Canada à Natixis. « Nos recherches suggèrent que de nombreux comportements et attentes des investisseurs pourraient compromettre leur succès financier dans un contexte où la volatilité est de retour sur les marchés. »

La volatilité mal comprise

Sur une note plus positive, 94 % des quelque 300 investisseurs de détail interrogés dans le cadre de ce sondage considèrent qu’investir en vue d’atteindre des objectifs à long terme est plus important que d’obtenir des gains à court terme. Par contre, 28 % des répondants tendent à vendre leurs actifs durant les périodes de forte volatilité. Selon Natixis, il s’agit là d’une illustration du manque de compréhension du concept de volatilité et de la façon d’en tirer avantage.

La plupart des investisseurs canadiens (80 %) estiment que leur portefeuille est bien diversifié, mais 60 % sont incapables d’identifier les actifs sous-jacents contenus dans les fonds dans lesquels ils sont investis. Natixis soutient qu’une telle méconnaissance de leurs placements met les investisseurs à risque d’avoir un portefeuille surpondéré dans certains secteurs d’activités ou régions géographiques. Seulement 51 % des répondants indiquent avoir procédé à un rééquilibrage de leur portefeuille au cours de la dernière année.

Gestion active ou passive?

Près des deux tiers des investisseurs canadiens affirment connaître la différence entre les stratégies de placement actives et passives. Les résultats obtenus à d’autres questions du sondage permettent toutefois d’en douter.

Lorsqu’ils comparent des fonds actifs et des fonds passifs, les investisseurs ne considèrent souvent que la question des frais. Ainsi, 53 % des répondants affirment que les placements passifs tendent à coûter moins cher en frais de gestion. Mais un nombre encore plus grand d’investisseurs (55 %) estiment que les fonds indiciels sont moins risqués que les autres types de placement, tandis que 62 % des individus sondés affirment que les stratégies passives permettent de limiter les pertes. Au vu de ces résultats, Natixis émet l’hypothèse que les épargnants confondent frais peu élevés et valeur ajoutée plus grande.

Cela dit, 74 % des investisseurs canadiens disent préférer la gestion active, et 79 % considèrent que battre le marché est un objectif important. « Notre sondage montre que les investisseurs préfèrent la gestion active, mais leur quête de frais les plus bas possibles crée des attentes irréalistes par rapport à ce que les placements passifs peuvent réellement délivrer en matière de rendement », note Abe Goenka, PDG de Natixis Investment Managers Canada.