Après leur avoir tourné le dos, les investisseurs institutionnels semblent démontrer un regain d’intérêt marqué pour les fonds de couverture en cette période agitée sur les marchés financiers.

Selon un rapport de Crédit Suisse, il s’agirait même en ce début de troisième trimestre de la catégorie d’actif la plus convoitée par les caisses de retraite et les fondations à l’échelle mondiale. La demande nette pour les fonds de couverture, soit le pourcentage d’investisseurs qui y augmentent leur exposition moins le pourcentage d’investisseurs qui la diminuent, se situe à 32 %. Il s’agit de la plus forte demande pour les fonds de couverture enregistrée depuis au moins cinq ans, rapporte Bloomberg.

Les actions gérées activement se classent en deuxième position, avec une demande évaluée à 27 %. Elles sont suivies des placements privés (20 %), de l’immobilier (14 %), des infrastructures (11 %) et des produits de base (6 %). La demande des investisseurs institutionnels est négative pour les titres à revenu fixe (-8 %), les actions gérées passivement (-17 %), les liquidités (-20 %), et les stratégies de beta alternatif (-21 %).

« Compte tenu des performances des gestionnaires et de la plus grande dispersion des rendements que nous constatons, il s’agit d’un environnement où les fonds de couverture peuvent briller et se démarquer du peloton, estime Joseph Gasparro, de Crédit Suisse. L’environnement à venir comportera davantage d’incertitudes, les investisseurs comptent sur les fonds de couverture pour les aider à naviguer. »

La popularité soudaine des fonds de couverture chez les investisseurs institutionnels peut notamment s’expliquer par le fait que ces fonds ont bien résisté à la crise de la COVID-19 ce printemps. Parmi les investisseurs qui ont effectué des retraits de leurs fonds de couverture, 92 % envisagent de réaffecter ce capital dans d’autres fonds de couverture, un record en cinq ans.

Au cours des dernières années, les investisseurs institutionnels, dont les caisses de retraite, s’étaient pourtant largement détournés des fonds de couverture, se plaignant des frais élevés, des rendements décevants et de leur manque de transparence.

Parmi les autres résultats notables du rapport de Crédit Suisse, notons la préférence de 81 % des investisseurs pour confier leur argent à des gestionnaires de fonds de couverture qui figurent déjà dans leur portefeuille. Environ 65 % des investisseurs ont en outre indiqué que leurs avoirs dans des fonds de couverture avait atteint ou même dépassé leurs attentes de rendement en date du mois de mai.

Les investisseurs institutionnels nord-américains sont les plus friands de fonds de couverture, avec une demande nette de 30 %, un record historique.