La presque totalité des investisseurs institutionnels (97 %) évaluent l’information non financière des sociétés qu’ils ciblent avant de prendre des décisions de placement. Le problème, c’est que ces informations ne sont pas toujours facile à obtenir, indique un rapport de EY.

Il s’agit d’une augmentation non négligeable par rapport à 2017, où seulement 77 % des investisseurs s’intéressaient aux données non financières des entreprises.

« Les investisseurs ont une excellente compréhension de l’incidence positive que peuvent avoir les questions environnementales, sociales et de gouvernance d’une entreprise sur son rendement financier. Ainsi, l’information non financière joue un rôle déterminant dans les décisions en matière de placement, et occupe une place de plus en plus importante pour les investisseurs canadiens », soutient Thibaut Millet, leader national des Services en changements climatiques et développement durable d’EY. 

Des informations inexistantes ou incomplètes

Plus de la moitié des investisseurs institutionnels sondés (56 %) déplorent néanmoins que les informations non financières sont souvent indisponibles ou inadéquates, ce qui rend difficile la comparaison entre les sociétés.

Si les politiques et pratiques sont généralement divulguées, il en est autrement de l’information concernant les mesures à l’égard de la responsabilité. « Les investisseurs ne souhaitent plus uniquement savoir ce que fait une société, mais comment elle le fait, et de quelle façon ses mesures se comparent à celles d’autres sociétés, mentionne M. Millet. De meilleures normes comptables à l’égard de l’information non financière sont nécessaires à l’établissement de données normalisées et de mesures constantes intersectorielles.»

Dans une proportion de 70 %, les investisseurs institutionnels ont indiqué que les organismes de réglementation nationaux sont les mieux placés pour diriger les efforts visant à réduire l’écart entre les besoins d’information non financière des investisseurs et l’information communiquée par les émetteurs.

«La mise en place d’un cadre commun profiterait à la fois aux investisseurs institutionnels et aux sociétés qui souhaitent recevoir leurs investissements, affirme M. Millet. Les investisseurs seraient en mesure de comparer les données non financières d’un secteur et d’une région à l’autre, tandis que les entreprises tireraient avantage d’une plus grande transparence pour contribuer à restaurer la confiance dans les moments où la crédibilité pourrait être en jeu.»