Les fonds de couverture constituent encore la principale catégorie de placements alternatifs dans les portefeuilles des investisseurs institutionnels à l’échelle mondiale. Mais peut-être plus pour très longtemps, rapporte Business Insider.

En 2019, 33 % de la répartition en placements non traditionnels des investisseurs institutionnels prenait la forme de fonds de couverture, une chute importante de 7 % comparativement à 2018. La tendance inverse a été observée en ce qui concerne les placements privés, qui sont passés de 18 à 25 % en un an, selon le 2019 Global Alternative Fund Survey de EY, publié mercredi.

Les investisseurs ont souvent critiqué les frais de gestion élevés des fonds de couverture, mais les placements privés s’accompagnent également de frais relativement élevés. La tendance observée n’est donc pas qu’une question de prix.

« Nous avons constaté que les fonds de couverture ont été remises en question sur plusieurs fronts. Les gestionnaires d’actions long/short continuent de subir les pressions des FNB. Les grands investisseurs institutionnels peuvent également mettre en place ces stratégies eux-mêmes », indique Ryan Munson, associé de la pratique de gestion d’actifs et de patrimoine d’EY et auteur du rapport.

« Mais avec les placements privés, il n’existe pas d’offre concurrente comparable. Les investisseurs doivent mettre en place une structure différente pour réaliser de tels investissement de façon directe. »

Les gestionnaires privés se diversifient

L’immobilier continue de séduire les investisseurs institutionnels, révèle également le rapport. Le poids de la catégorie d’actif au sein des portefeuilles de placements alternatifs est passé de 20 % en 2018 à 23 % en 2019.

La tendance vers la dette privée semble aussi prendre de l’ampleur. Quatre firmes de placement privés sur dix prévoient ajouter des produits de crédit à leur offre au cours des prochaines années. Par ailleurs, 23 % des gestionnaires de placements privé offrent ou comptent offrir prochainement des fonds d’actif réel, comme des infrastructures. Seulement 17 % des firmes de fonds de couverture envisagent de faire de même.

« Toutes ces firmes tentent de prendre de l’expansion et d’être le plus concurrentielles possibles, mais les gestionnaires de placement privé ont une longueur d’avance sur les gestionnaires de fonds de couverture », note M. Munson.

Ces derniers n’ont toutefois pas dit leur dernier mot, souligne le rapport d’EY. En réponse aux nombreuses critiques des investisseurs, les fonds de couverture font dorénavant de la gestion des coûts une priorité.