Les investissements alternatifs ont subi leurs premières pertes depuis près de 15 ans. 

Le recul du capital-investissement est une mauvaise surprise pour les caisses de retraite, après deux décennies offrant un rendement annualisé moyen de 14,8 %, selon un indice de la firme Burgiss.

Depuis la crise financière de 2008, les caisses de retraite ont progressivement étendus leurs investissements en placements alternatifs, comme l’immobilier, les infrastructures ou encore le capital-investissement. Ces placements présentaient l’avantage d’offrir un rendement intéressant ainsi qu’une diversification des portefeuilles, tout en offrant un risque supérieur aux actifs traditionnels.

La part des actifs alternatifs est passée de 6 % en 2002 à 22 % en 2021 dans le portefeuille global des caisses de retraite, selon le Boston College Center for Retirement Research.

Mais, pour la première fois depuis 2008, certaines catégories d’actifs alternatifs, tels que le capital-investissement, ont connu des rendements négatifs au cours de l’exercice financier s’achevant le 31 mars 2023, rapporte le Wall Street Journal, qui se base sur l’indice de Burgiss.

Lors du dernier exercice financier complet, Calpers, la première caisse de retraite des États-Unis, a enregistré des pertes en capital-investissement, mais aussi dans les actifs réels tels que l’immobilier.

Ces rendements négatifs s’expliquent par la hausse des taux d’intérêt, qui comprime les profits des entreprises, et par les pertes enregistrées dans la catégorie de l’immobilier de bureau.

Or, les actifs alternatifs n’étant pas cotés en bourse, les investisseurs se basent sur les déclarations des gestionnaires pour évaluer la valeur de ces actifs. Ces déclarations sont prises en compte généralement avec un trimestre de retard sur la date réelle de valorisation. C’est donc dans le rendement global communiqué par les caisses de retraite au 30 juin, qu’est intégrée la valorisation des actifs alternatifs faite au 31 mars.

À présent, des analystes s’attendent à ce que des pertes en capital-investissement pèsent sur les rendements des caisses de retraite jusqu’à la fin de l’année.