Quelques semaines après que les produits dérivés ont fait exploser le marché obligataire britannique, les caisses de retraite se tournent encore davantage vers ces investissements.

En septembre, la hausse des taux d’intérêt a conduit le marché obligataire britannique à un quasi effondrement, évité par l’intervention de la Banque d’Angleterre. À l’origine de cette crise se trouvaient les produits dérivés, auxquels les caisses de retraite ont eu de plus en plus recours ces dernières années.

En misant sur ces instruments et l’effet de levier, les caisses de retraite britanniques avaient trouvé un moyen d’obtenir du rendement tout en évitant la volatilité. Et le régulateur britannique avait encouragé les caisses de retraite à faire de même, s’inspirant des régimes de retraite américains qui utilisent ces produits depuis longtemps. Or, les caisses de retraite américaines n’ont jamais utilisé ces produits de manière aussi intensive que les britanniques, relevait le Wall Street Journal.

L’investissement sur les produits dérivés rend les investisseurs plus exposés aux actifs sous-jacents. Et lorsque les taux d’intérêt sont partis à la hausse, le prix des obligations a chuté… forçant les caisses de retraite britanniques à accumuler de considérables montants d’argent comme garanties, contraintes qu’elles étaient par l’effet de levier utilisé jusque là pour accumuler du rendement en produits dérivés d’obligations. Certaines ont choisi d’arrêter les frais en vendant leurs placements, encaissant de lourdes pertes.

Et c’est bien ce à quoi on assiste présentement: des caisses de retraite choisissent de plus en plus de retrouver de l’argent frais en… vendant des placements en actions pour les investir encore davantage dans les produits dérivés, rapporte un autre article du Wall Street Journal.

Ces caisses de retraite pourraient bien se retrouver dans une situation inquiétante, en cas de scénario d’une chute simultanée des marchés d’actions et du marché obligataire. Elles se retrouveraient face à des besoins considérables de garanties, avec des difficultés supplémentaires pour faire face à leurs obligations, ne pouvant que vendre à perte sur les différents marchés.