Alors que de nombreux pays occidentaux ont annoncé des sanctions économiques contre la Russie après que le Kremlin ait reconnu mardi l’indépendance des territoires séparatistes de Donetsk et de Louhansk dans l’est de l’Ukraine, c’est au tour d’un investisseur institutionnel de réagir.

L’un des plus grands régimes de retraite danois, AkademikerPension, a annoncé qu’il cesserait immédiatement tout nouvel investissement dans les obligations du gouvernement russe ainsi que dans les sociétés détenues à plus de 50 % par l’État russe, rapporte Reuters.

Cette « quarantaine » des investissements en Russie sera initialement appliquée pour une période maximale de six mois, mais le régime de retraite indique que l’exclusion des investissements russes pourrait devenir définitive.

« La reconnaissance officielle par Poutine des deux républiques séparatistes est une violation de la souveraineté de l’Ukraine, ce qui est une violation du droit international. Et c’est aussi une violation de notre politique d’investissements responsables », a déclaré le chef de la direction du régime, Jens Munch Holst, dans un communiqué.

AkademikerPension détient environ 373 millions de couronnes danoises (environ 72 M$) d’actif dans les obligations russes et les sociétés détenues majoritairement par le gouvernement russe, ce qui représente 0,3 % des 29 G$ de la caisse de retraite. Si ces investissements déjà existants ne sont pas touchés pour le moment, le régime n’écarte pas la possibilité de procéder à un désinvestissement si le conflit en Ukraine s’enlise. Ces capitaux seraient alors investis dans d’autres obligations de marchés émergents.

La caisse de retraite, dont les participants sont des employés du secteur danois de l’éducation postsecondaire, a déjà annoncé plusieurs désinvestissements cette année, notamment dans le secteur des énergies fossiles et dans le transporteur aérien hongrois Wizz Air en raison de préoccupations liées aux droits des travailleurs.

Le principal indice boursier de Russie, le MOEX Russia Index, a chuté de 14 % cette semaine, et a perdu plus du tiers de sa valeur depuis le mois d’octobre. En plus des considérations géopolitiques, les investisseurs s’inquiètent des effets des sanctions économiques occidentales, en particulier le blocage du projet de gazoduc Nord Stream 2 par l’Allemagne.