Cet automne, le gouvernement du Québec devra consulter la population sur l’avenir et une éventuelle bonification du Régime de rentes (RRQ).

Rappelons que le Québec n’a pas adhéré à l’entente de principe sur l’amélioration du Régime de pensions du Canada (RPC) signée en juin, estimant qu’un travail supplémentaire était nécessaire pour trouver la solution appropriée.

La semaine dernière, lors d’une table ronde dans le cadre de la conférence régionale pour l’Ontario et le Québec de l’Institut canadien de la retraite et des avantages sociaux, Julie Gingras, sous-ministre adjointe au ministère des Finances du Québec, a expliqué que la proposition québécoise avait pour but de répondre à des caractéristiques particulières de la province.
Il s’agit là principalement d’un taux de cotisation au RRQ déjà plus élevé que pour le RPC, une démographie plus défavorable et des prélèvements sur la masse salariale plus élevés que la moyenne canadienne ainsi que la stratégie de favoriser l’épargne volontaire par l’entremise du régime volontaire d’épargne-retraite (RVER).

« La proposition que le Québec vise à mettre en place est une bonification ciblée qui considère la situation particulière des travailleurs à faibles revenus », a affirmé Mme Gingras.

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Une des façons pour le faire serait d’instaurer un mécanisme d’exemption supplémentaire dans le calcul du Supplément de revenu garanti pour permettre aux retraités à faibles revenus d’encaisser les revenus de retraite d’autres sources sans pénalités.

Le scénario du Québec prévoit que les cotisations supplémentaires de 2 % au RRQ ne commenceraient qu’à partir d’un salaire annuel de 27 450 $, soit la moitié du MGA, et on ajouterait une cotisation de 8 % entre 54 900 $ et 62 600 $.

Le résultat sera une prestation maximale supplémentaire de 4 621 $ pour des cotisations additionnelles maximales de 1 172 $ par participant. Pour l’ensemble du Québec, on parle de cotisations additionnelles d’environ 1,7 milliard de dollars répartis entre employés et employeurs.

« Le scénario québécois nécessite des hausses de cotisations moins importantes que dans la proposition fédérale, ce qui réduit l’écart de cotisation [entre le RRQ et le RPC] », a ajouté Julie Gingras.

Également dans la discussion, l’actuaire en chef du Canada, Jean-Claude Ménard, a expliqué que la législation sur la réforme du RPC devait être déposée « très bientôt ».

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