Le système de retraite du Canada fait encore bonne figure dans l’édition 2015 de l’indice mondial Mercer Melbourne, mais n’arrive toujours pas à se hisser parmi les chefs de file du domaine.

Le Canada conserve ainsi sa cote de B et se classe au 7e rang des 25 pays évalués par l’indice de Mercer. Depuis trois ans, la cote globale du pays est en légère progression, passant de 67,9 et 69,1 en 2013 et 2014 respectivement, à 70,0 en 2015. Le Canada est cependant encore loin de la cote A accordée au pays dont la cote globale dépasse 80.

Si le système de régimes de retraite canadien se révèle particulièrement performant pour les salariés touchant un revenu moyen, certaines inquiétudes sont soulevées quant à sa viabilité.

« Bien que le système de retraite du Canada demeure l’un des systèmes les plus solides au monde, il y a encore des aspects à améliorer, affirme F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Retraite chez Mercer. Une part importante des employés du secteur privé n’ont pas accès à un régime de retraite d’employeur, et l’accroissement de la dette publique risque de compromettre la viabilité future du système de retraite canadien. »

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L’indice mondial Mercer Melbourne propose quelques mesures pour améliorer le système de retraite au pays, comme l’accroissement du nombre d’employés couverts par des régimes de retraite grâce à la mise sur pied d’un nouveau produit pour ceux qui n’en bénéficient pas, l’augmentation du niveau d’épargne des ménages à revenu moyen et l’accroissement du taux de participation des personnes âgées au marché du travail.

Selon F. Hubert Tremblay, « Le revenu de retraite des Canadiens pourrait aussi être amélioré en réduisant davantage les frais de gestion de placement liés aux régimes d’accumulation de capital. »

Le Danemark mène le bal

Le Danemark occupe la première position du classement pour une quatrième année consécutive grâce à une cote globale de 81,7. La première place du Danemark est principalement attribuable à la saine capitalisation de son système de retraite, qui offre une bonne protection, au niveau élevé de ses actifs et de ses cotisations, à ses prestations adéquates et à son système privé de retraite doté d’une réglementation bien établie.

Des retraites et des carrières plus longues

L’indice révèle également que le nombre d’années à la retraite ne cesse d’augmenter partout sur la planète. Entre 2009 et 2015, en moyenne, la durée attendue de la retraite est passée de 16,6 à 18,4 années.

En parallèle, le taux de participation moyen au marché du travail des personnes âgées de 55 à 64 ans est passé de 57,9 % à 62,2 % dans la même période, soit une augmentation d’un peu plus de 1 % par année. Au Canada, ce taux a crû de 1,8 %, passant de 62,7 % à 64,5 %.

« Bien qu’il existe une limite naturelle au taux de participation des personnes plus âgées au marché du travail, comme la plupart des pays sont encore sous le seuil de 70 %, les possibilités d’observer de fortes augmentations à l’échelle mondiale demeurent bien réelles, ce qui améliorerait la viabilité de bien des systèmes de retraite », soutient David Knox, membre principal du partenariat de Mercer et auteur du rapport.

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La viabilité en question

Pour assurer la viabilité des régimes de retraite et s’assurer d’une bonne équité intergénérationnelle, les systèmes de retraite doivent disposer de fonds suffisants aujourd’hui pour payer les retraites de demain. Et sur ce point, les disparités sont grandes entre les états évalués.

En effet, l’actif des régimes de retraite varie énormément d’un pays à l’autre. En Indonésie par exemple, l’actif des régimes de retraite ne représente que 1,8 % du PIB, alors qu’il atteint des proportions considérables aux Pays-Bas (160,6 %) et au Danemark (168,9 %). Au Canada, l’actif des régimes de retraite représente environ 100 % du PIB.

« La diversité des actifs des régimes de retraite détenus, en pourcentage du PIB, montre que certains pays possèdent très peu de régimes de retraite privés, alors que d’autres ont des systèmes de retraite évolués et bien développés. Toutefois, elle constitue un sérieux avertissement à tous les pays quant à l’absolue nécessité de bien se préparer», précise M. Knox

L’indice mondial Mercer Melbourne, qui en est à sa septième année, évalue les systèmes de retraite de 25 pays en fonction d’une quarantaine d’indicateurs regroupés sous trois sous-indices : la suffisance, la viabilité et l’intégrité. Il couvre près de 60 % de la population mondiale.

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