Les régimes de retraite à prestations cibles (PC) font fréquemment l’objet de discussions, mais demeurent pratiquement inexistants dans la province. Une situation qui pourrait bientôt changer.

Le gouvernement du Québec compte déposer au printemps 2020 un projet de loi qui permettrait aux employeurs de mettre en place des régimes PC dans la province, a annoncé le ministre des Finances, Éric Girard, lors du Colloque retraite, investissement institutionnel et finances personnelles tenu mardi à Québec.

Un mandat a déjà été confié à Retraite Québec pour élaborer un cadre réglementaire pour les régimes PC. « Ce projet de loi vise à offrir une option d’épargne supplémentaire aux Québécois et répond aux demandes des employeurs et des syndicats dans un contexte de déclin des régimes de retraite à prestations déterminées », a soutenu Éric Girard.

Plus de détails seront fournis dans la mise à jour économique de jeudi, qui contiendra également une section de « didactique sur la retraite », a ajouté le ministre.

À l’heure actuelle, seules certaines entreprises du secteur des pâtes et papiers sont autorisées à offrir des régimes à prestations cibles à leurs employés au Québec.

En 2016, Ottawa a déposé le projet de loi C-27 qui visait à permettre les régimes PC pour les employeurs sous juridiction fédérale, mais il a été suspendue. Lors de la dernière campagne électorale, le ministre des Finances Bill Morneau a cependant laissé entendre qu’un gouvernement libéral pourrait remettre de l’avant les régimes PC.

Rappelons que contrairement aux régimes PD, les régimes PC ne garantissent pas une prestation fixe aux participants. Ils établissent plutôt un niveau cible qui peut varier en fonction de la santé financière du régime. L’employeur verse une cotisation fixe et n’a pas à financer les déficits.

Les Québécois trop pressés

Lors de son allocution, Éric Girard a aussi affirmé que les Québécois prennent leur retraite trop tôt, et que le taux d’activité des 60 ans et plus dans la province est trop bas.

Il a expliqué vouloir stimuler le travail à des âges plus avancés pour donner un coup de pouce à l’économie de la province et atténuer la pénurie de main-d’œuvre. Des mesures fiscales comme le crédit d’impôt pour les travailleurs d’expérience et une réduction des taxes sur la masse salariale des PME qui embauchent de tels travailleurs sont un pas dans la bonne direction, a-t-il dit.

« On parle souvent de la maison à plusieurs étages pour représenter notre système de retraite, qui inclut les régimes publics, les régimes d’employeurs et l’épargne personnelle. Moi j’ajouterais un autre étage à la maison : les revenus de travail à la retraite. »

Le ministre a notamment souligné que la participation des travailleurs de 60 ans et plus est plus élevée en Ontario qu’au Québec, et que les résidents des autres provinces sont beaucoup moins nombreux à demander leur rente des régimes publics dès 60 ans que les Québécois.