L’organisme responsable de la supervision des régimes de retraite aux Royaume-Uni a lancé un message aux promoteurs de régimes de retraite : cessez de verser des dividendes à vos actionnaires si vous n’avez pas la capacité de combler le déficit de financement de votre régime.

Dans une déclaration datée de mardi, The Pensions Regulator s’est dit préoccupé par la propension de certaines sociétés à prioriser le rendement des actionnaires au détriment de leurs employés et retraités, rapporte le Financial Times.

Au Royaume-Uni, les promoteurs de régimes de retraite à prestations déterminées sont tenus de verser, lorsque nécessaire, des cotisations pour combler les déficits, les deficit repair contributions (DRC). Or, le régulateur britannique déplore que des entreprises continuent de hausser la valeur de leur dividende alors que leur régime de retraite se trouve en position précaire.

« Des faillites d’entreprises récentes ont mis en évidence le risque des paiements excessifs aux actionnaires par rapport aux DRC, souligne The Pensions Regulator. Les bénéficiaires de régimes de retraite sont une partie prenante importante dans le système financier, nous nous attendons à ce qu’ils soient traités équitablement par rapport aux autres parties prenantes. »

Le régulateur ne passe pas par quatre chemins et prévient les employeurs en difficulté qu’il s’attend à ce que les paiements de DRC soient plus élevés que les versements de dividendes, et ce, jusqu’à ce que le plan de redressement de leur régime soit bien enclenché et que l’objectif de financement soit en voie d’être atteint.

« Si l’employeur est incapable de soutenir le financement de son régime de retraite, nous nous attendons à ce qu’il cesse tout versement de dividendes à ses actionnaires. »

The Pensions Regulator explique avoir contacté de nombreux trustees (l’équivalent britannique des comités de retraite) pour leur faire part de ses préoccupations et les questionner sur le plan de financement de leur régime et leur processus de négociation avec l’employeur. Ces interventions se poursuivront en 2019, assure l’organisme de réglementation.