Après les retraités de Sears et Groupe Capitales Médias, c’est au tour de ceux du fabricant d’électroménagers MABE de demander au gouvernement du Québec de mieux protéger les régimes de retraite des travailleurs en cas de faillite de leur employeur.

Après la fermeture de l’usine de MABE à Montréal il y a six ans, les retraités ont vu leurs prestations de retraite réduites de 22 %. Une soixantaine d’entre eux ont manifesté mardi matin devant les anciens locaux de l’entreprise, dans l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, rapporte La Presse.

Malgré la faillite de MABE Canada en 2014, l’entreprise MC Commercial continue de faire la distribution d’électroménagers pour GE à travers le Canada. Selon les retraités, il s’agit en réalité de la même entreprise.

Les retraités de MABE Canada ont d’ailleurs intenté un recours collectif réclamant 68 M$ à MC Commercial au nom de 1 500 ex-employés.

En février dernier, la Cour d’appel a rejeté une demande d’arrêt des procédures présentée par MC Commercial à l’encontre de ce recours collectif. En 2016, le Tribunal administratif du travail avait reconnu que les entreprises MABE Canada et MC Commercial constituaient en fait le même employeur.

Fonds de garantie réclamé

Le syndicat qui représentait les travailleurs de MABE Canada, Unifor, demande au premier ministre François Legault qu’il s’inspire de l’Ontario en créant un mécanisme « d’assurance pension » qui protégerait les retraités dont l’ex-employeur déclare faillite.

Questionné par Le Journal de Montréal, François Legault n’exclut pas l’adoption éventuelle d’une loi pour mieux protéger les retraités.

« Oui, c’est quelque chose qu’on regarde, effectivement, parce que c’est inconcevable qu’un travailleur qui a passé sa vie dans une entreprise perde son fonds de pension parce qu’une entreprise l’a mal géré. Par contre, on peut difficilement penser qu’on puisse le faire de façon rétroactive pour ces personnes-là », a-t-il dit au quotidien.

En début d’année, le ministre des Finances Eric Girard avait fermé la porte à la création d’un tel mécanisme, jugeant qu’il « minerait la compétitivité des entreprises québécoises », puisque celui-ci nécessiterait que les promoteurs de régime paient une cotisation supplémentaire. Il disait également craindre que les coûts supplémentaires générés par un système d’assurance pension n’accélèrent le déclin des régimes à prestations déterminées en poussant les employeurs à convertir leurs régimes existants en régimes à cotisation déterminée.